En nous embarquant au dernier moment dans le bus pour Pampachiri (village à 4h d’Andahuaylas), nous étions loin de nous douter de ce qui nous attendait. Le but était de continuer à découvrir la région alentour, afin de nous éloigner ensuite chaque weekend un peu plus. Pampachiri est connu régionalement pour ses eaux thermales et son bosque de piedras (littéralement forêt de pierres), magnifiques mais apparemment difficiles d’accès. Sans rien préparer, nous voilà parties, ne sachant pas trop à quoi nous attendre. Heureusement nous étions bien accompagnées, un Andahuaylino s’étant proposé pour nous servir de guide. C’est ainsi qu’au lieu d’errer d’hotels en hotels hors de prix , nous avons dormi sur les lieux mêmes de la source thermale (eau chaude naturelle de 50 degrés toute droit sortie du volcan voisin qui vient se jeter dans une belle petite piscine juste à côté de notre chambre d’ « hotel »). Imaginez ce petit paradis entouré des montages andines, vertes et embrumées, rajoutez le fait que le petit hotel où nous avons dormi ressemblait plutôt à une charmante petite maison qu’à un complexe de luxe, et que la nourriture venait directement de la rivère à côté (ce fut le cas pour mon petit-déjeuner composé de 2 truites fraichement pêchées, de riz et de patates), et vous aurez peut-être une idée de notre samedi soir… en sachant que le diner, la chambre, l’acces a la piscine et le petit dejeuner nous aura couté moins de 10 euros en tout. La mamita responsable de l’endroit nous regarde avec des grands yeux, elle fini par nous dire que nous sommes « belles comme des poupées et qu’il ne nous manque plus que la boîte », puis elle nous offre quantité de fruits de cactus bien sucrés.

Le lendemain matin, après un bain fumant face à la montagne et mes deux truites avalées, nous voilà partis pour 1 heure et demi de mototaxi bringuebalant à travers la montagne. En chemin, entre autres, nous avons traversé un pont cassé, perdu la porte du mototaxi (de mon côté evidemment), franchi une rivière et suivi la piste des pumas.

Dès l’arrivée au bosque de piedra, le lieu est surprenant : au milieu de nulle part, dans un paysage lunaire et sec, se dressent des cônes de pierres de toutes les tailles et de différentes couleurs. Nous traversons la forêt de pierre et continuons la randonnée à travers les plaines qui nous entourent. Nous sommes seuls (le lieu n’est absolument pas touristique et n’est indiqué dans aucun guide) et le silence qui y règne rend le lieu encore plus envoûtant et surnaturel. Toute la journée nous marcherons à travers ces immenses plaines verdoyantes qui s’étendent à perte de vue, au pays des condors et des pumas, loins de toute civilisation, hors du temps. Seule la mélodie jouée à la flûte de pan par un mineur noir de suie au regard incroyable pour nous dire au revoir brisa le silence et nous accompagna à travers la pampa.

Nous sommes en pleine saison des pluies et ce n’est que le soir que nous nous rendons compte qu’il n’a pas plu une goutte de la journée, ce qui est normalement impossible… Les péruviens nous l’avaient dit, nous avons pu le vérifier ce jour là: la puissance de la Pachamama est infinie.

Photo 5: Nous, assis à droite du Siège du Diable, cône vertigineux depuis lequel on domine la pampa.

Extrait de mon blog: http://asiandoyo.blogspot.com/