Deux ans que nous attendions ce moment ! Prévu pour mai 2020 ce voyage, pour raison de pandémie, a été reprogrammé en 2022. Enfin nous y sommes !
29 avril : décollage de Clermont Aulnat à 7h00 pour Paris CDG où une correspondance nous attend à 10 :15. Vol parfaitement à l’heure et sans problème. Une navette commandée par l’intermédiaire de Tout Pérou nous attend à notre arrivée à Lima à 15h40. Premières émotions en voiture parmi la circulation trépidante et complètement aléatoire ! Nous commençons à nous dire que sortir de la ville avec la voiture de location que nous avons réservée risque d’être compliqué. Mais, comme nous devons rester 2 jours complets à Lima avant de prendre possession de la voiture, nous décidons de remettre les inquiétudes à plus tard.
Nous avons réservé pour 3 nuits (toujours par l’intermédiaire de TP) une chambre dans un charmant petit hôtel dans le quartier de Barranco (l’hôtel Lima Wari), qui dispose d’un restaurant et d’une cour intérieure très agréable. Nous sommes accueillis par Miriam qui sera absolument adorable tout au long de notre séjour. Après installation dans notre chambre, nous dînons rapidement au snack de l’hôtel et allons (enfin) pouvoir nous coucher et nous reposer.
30 avril : après une bonne nuit de sommeil, nous voilà fin prêts pour rencontrer Laurent de Tout Pérou à l’hôtel à l’heure du PDJ, avec qui nous avons eu de nombreux échanges de mails. Une discussion à bâtons rompus s’engage sur ce que nous devons savoir, de manière générale, sur le Pérou et ses pratiques et pour une dernière validation de notre programme.
Nous décidons de passer le reste de la matinée à découvrir le quartier et nos pas nous conduisent en surplomb du Pacifique qui nous offre une vue à couper le souffle.
Après un frugal déjeuner, nous pouvons partir à la découverte de la ville. Nous prenons un taxi, à l’aller comme au retour. Nous allons plaza des Armas où se trouvent le palais du gouvernement et la cathédrale. Nous admirons les magnifiques balcons en bois de la plupart des bâtiments autour de cette place. Nous poursuivons notre visite par l’église San Francisco et ses catacombes qui constituent la crypte de l’église. Bien que nous ayons pris une visite guidée, nous restons sur notre faim car la guide parle à toute vitesse, même après que nous lui ayons indiqué que notre espagnol méritait qu’on nous parle lentement.
Toutes les rues autour de la plaza des armas méritent le détour avec leurs façades richement ornées et leurs balcons en bois (ou parfois en fer forgé) qui ne sont pas sans rappeler les moucharabiés des pays arabes. Nous rentrons fourbus à l’hôtel et après un court repos nous partons dîner dans le quartier au restaurant Canta Rana. Ce sera notre première ceviche de poissons.
Dimanche 1er mai : Nous prenons le métropolitan avec une carte rechargeable prêtée par Miriam (qui est en fait un bus qui longe une partie de la ville). Le réseau n'est composé que d'une seule ligne de 34,6 km qui dessert 26 stations mais qui est très pratique pour se rendre aux différents points intéressants de la ville. Puis, nous assistons à une cérémonie militaire en musique dans la cour du palais du gouvernement. Il fait très chaud et il y a des centaines de personnes qui se pressent autour des grilles du palais pour y assister.
Nous poursuivons ensuite la découverte du vieux Lima et arrivons au bord du Rio Rimac sur la place de l’Alameda Chabuca Grande où les gens viennent danser au son de musiques traditionnelles dans un kiosque devant un parterre de curieux ou d’amateurs. Depuis cette place, nous avons vue à la fois sur le rio et sur les favellas qui entourent la ville. Contraste saisissant entre modernité et pauvreté.
Nous sommes accostés très souvent pour tenter de nous vendre quelque chose, mais jamais avec agressivité et sans insistance : un « no gracias » suffit. Nous sommes surpris également par le nombre de personnes qui chantent avec un micro dans la rue pour gagner quelques pièces. Très rares sont ceux qui quémandent sans rien faire en retour. Nous croisons dans la rue quelques camions de pompiers qui remarquent que Pierre porte un sac avec des écussons de pompiers français et la discussion s’engage avec eux. Ils nous proposent d’aller jusqu’à la caserne « France » toute proche et nous passons un moment agréable en leur compagnie.
La journée s’étire et nous rentrons, en taxi, à l’hôtel pour un repos bien mérité avant de repartir dans le quartier pour dîner. Nos pas nous conduisent au Pont des Soupirs, lieu de rendez-vous des amoureux, avec des fresques colorées sur les murs, de magnifiques bougainvillées, et une multitude de petits restaurants romantiques à souhait. La légende dit que si nous arrivons à traverser le pont sans respirer, notre voeu se réalise. Nous n’avons pas essayé ! Nous choisissons le restaurant Javier et pour 50 € pour deux (une folie au Pérou !) nous avons droit à un super repas.
2 mai : à 9h comme convenu, Alamo nous livre la voiture à l’hôtel. Après un départ raté (la voiture ne démarre pas !), Alamo revient et nous livre une catégorie supérieure. Avec 1h de retard, nous prenons la route sur Casma qui sera notre destination pour cette première journée. La traversée de Lima se passe plutôt bien et Pierre se débrouille comme un péruvien ! Rien de particulier à dire sur cette première journée de route sinon la traversée de Barranca qui s’avèrera un peu sportive. Nous commençons à comprendre que pour la conduite au Pérou, il n’y a pas de règle. Vous signalez votre présence avec le klaxon et vous passez … quelles que soient les difficultés. Au total, pour 370 kms, et avec les arrêts, nous mettrons environ 7h pour arriver à destination. Nous nous arrêtons pour la nuit au Qallwa Hôtel au bord de la grande route. L’accueil est plus que froid, mais il y a un garage et c’est ce qui a guidé notre choix (tout de même pour 47 € ce que nous trouvons excessif vu le peu de confort). Nous dinons chez Tio Sam d’un repas typiquement péruvien (poulet, riz, frites !).
3 mai : route sur Chiclayo avec un arrêt en route à Tortugas : notre première halte au bord du Pacifique. Il fait un temps splendide, la température idéale (22°) et le ciel est bleu azur. Nous passons un moment à admirer le bal des pélicans et reprenons la route. Là encore, la traversée de Trujillo (où nous nous arrêterons quelques jours sur la route du retour) s’avère assez compliquée et stressante. Mais tout se passe bien et nous mettrons là encore 7h pour faire nos 380 kms.
Nous nous posons à l’hôtel Solec pour 2 nuits (très bon accueil et chambre très confortable) qui dispose d’un garage. Nous dinons rapidement dans le quartier et rentrons à l’hôtel pour une bonne nuit de repos.
4 mai : nous visitons le musée archéologique de Brüning à Lambayeque dont le bâtiment principal du musée présente plus de 1 400 pièces, principalement des cultures Lambayeque, Moche, Chavín et Inca, sur quatre niveaux. Les pièces les plus importantes datent de plus de 10 000 ans.
Lieu fort intéressant mais il est, de loin, surpassé par le musée des tombes royales de Sipan. On peut y voir une réplique exacte de la chambre funéraire du Seigneur de Sipan. Elle est entourée d'une présentation des quelque 600 objets d'or, d'argent, de cuivre, de bronze ou de terre cuite qu'elle contenait. Les sépultures d'autres dignitaires découvertes sur le site, comme celles du prêtre et du vieux Seigneur de Sipan, y sont également présentées. Malheureusement, nous ne prendrons aucune photo car nous avons dû laisser les appareils en consigne à l’extérieur. Nous visitons les 2 musées pour la modique somme de 9€.
Nous terminons la journée par la visite des pyramides de Tucume qui est un site archéologique formé par les restes de nombreuses pyramides d’adobe (appelées huacas). C’était l’un des centres administratifs et cérémoniels de la culture Sican ou Lambayeque datant du 11ème siècle. Il fut successivement annexé au royaume Chimu et à l’empire inca, et resta en vigueur jusqu’au temps de la conquête espagnole.
Pour dîner, nous nous faisons conduire en taxi au restaurant le Pelota où nous dégustons une très bonne ceviche (après avoir montré notre pass vaccinal pour entrer).
5 mai : C’est le jour du départ sur l’intérieur du pays et le début de la montagne ! Route sur Chachapoyas, ce qui devait être notre étape du jour. C’était sans compter sur les mauvaises routes : plusieurs arrêts pour route coupée (dûe aux nombreuses intempéries de l’hiver qui ont entraîné des éboulements ainsi qu’au tremblement de terre de décembre qui a fait de nombreux dégâts), dont un arrêt qui durera plus de deux heures. Nos bouquins ne sont pas loin et nous seront très utiles pour passer le temps au fil de ces nombreux stops. Et la journée s’étire et rend difficile l’arrivée à l’étape prévue. Finalement, nous ferons halte à Bagua à l’hôtel San Antonio (qui dispose d’un garage), où l’accueil n’est pas très sympa et le confort assez spartiate. Nous avons encore le temps de faire un tour dans la ville qui ne présente aucun intérêt particulier. Nous dinons rapidement et rentrons dormir pour être en forme pour le lendemain.
6 mai : Route sur Chachapoyas qui demandera encore 8 h. C’est notre première étape en altitude (2337m). En chemin, nous faisons un détour pour visiter la chute de Gocta qui est la 3è plus haute du monde (771 m).
Malheureusement, le temps n’est pas très favorable et après avoir discuté avec le gardien du site, nous reprenons la route. Pour finir d’arriver à la ville, nous devons présenter notre certificat vaccinal à un groupe de policiers accompagnés de personnels soignants ! A l’entrée de la ville, nous nous arrêtons dans un marché local et artisanal qui croule sous les fruits et les légumes. Nous avons réservé la veille à l’hôtel La Casa de Los Balcones où nous resterons 2 nuits. Charmant endroit avec une cour intérieure où sur 3 étages les chambres disposent toutes d’un balcon ouvragé. Accueil agréable mais déception car nous apprenons que le site de Kuelap (le Machu Picchu du Nord) qui devait être le point d’orgue de cette étape, est fermé depuis le tremblement de terre de décembre. Nous avons une laverie juste à côté de l’hôtel et en profitons pour faire laver notre linge. Nous flânons un moment dans le centre historique très agréable, avec de beaux balcons en bois, une belle place au style colonial pour repérer le restaurant du soir où nous dégustons un très bon pisco.
7 mai : Kuelap étant fermé, nous décidons d’aller visiter les sarcophages de Karaja. La route est en très mauvais état mais nous finissons par arriver au point de départ du site. Après avoir payé le droit de passage et emprunté des bâtons de marche, nous partons pour 1h de marche en descente en plein soleil pour arriver au site qui finalement … nous déçoit ! Certes, il y a une ou deux momies debout dans les sarcophages, mais rien n’est entretenu et tout semble à l’abandon. Après avoir pris quelques photos et nous être reposés sous une petite tonnelle, nous entreprenons la remontée ! Difficile avec ce soleil qui tape, mais nous faisons une petite halte à discuter avec les ramasseurs de pommes de terre qui sont en plein travail.
Pour finir la journée, nous partons visiter le Canyon del Sonche. Là encore très mauvaise route pour accéder, mais une fois arrivés, quelle merveille ! Un décor sublime, d’une profondeur que nous n’avons encore jamais rencontrée, même au Canyon del Colca. Un petit sentier surplombe le canyon sur une bonne longueur et un belvédère permet d’avoir une vue d’ensemble sans trop s’approcher. Les appareils photo crépitent, d’autant que les touristes sont peu nombreux.
Dimanche 8 mai : Nous faisons route sur Celendin qui sera une halte avant l’étape prévue à Cajamarca. Les paysages traversés sont magnifiques nous sommes en pleine montagne, les routes sont souvent très étroites et il est difficile de se croiser. Cela demande une attention de chaque instant, car les trous ou les passages en ripio sont nombreux. Nous avions avec nous un jeune garçon qui faisait du stop et qui nous a bien aidés pour ces passages difficiles où la marche arrière sur plusieurs dizaines de mètres pour trouver un espace de croisement était fréquente. Nous finissons par arriver à l’hôtel Venecia, en cours de fermeture, tenu par un vieil homme seul. C’est nul mais pas cher. Après installation, nous partons à la découverte de la ville qui ne présente aucun intérêt si ce n’est son marché rural et coloré et partons dîner dans ce qui ressemble à une cafétéria où nous sommes les seuls touristes, entourés d’une clientèle d’autochtones plus bruyants les uns que les autres.
9 mai : départ pour Cajamarca à 2h30 de distance. La route est sympa pour une fois. Nous visitons la ville qui abrite une très belle cathédrale derrière une statue de Saint François d’Assise. La place d’armes est bien arborée et nous y déjeunons, à l’ombre, d’une empanada au fromage. Un peu de repos fait du bien après les nombreux kms parcourus les jours derniers.
Nous décidons d’aller visiter les Ventanillas de Otuzcos. Mal nous en prend : la route est catastrophique et le site est fermé. Déception !
Plutôt que de dormir à Cajamarca, nous décidons de trouver un hôtel à Banos del Inca. Ce sera l’hôtel Sasha, qui, sur le site, annonce un garage. Or, la rue est en travaux et le garage inaccessible. Nous décidons tout de même d’y rester car il semble confortable et calme. Nous passons le reste de la journée au centre thermal où nous profitons d’un vrai moment de détente.
10 mai : nous prenons la route sur Huamachuco, tout va bien la route est sympa, goudronnée nous nous sentons bien. Arrivés à Carabamba, c’est-à-dire à 40 kms de notre étape, plus de route mais une piste en très mauvais état, défoncée par les camions des nombreuses mines du secteur. Nous vivons un véritable enfer pour finir d’arriver à destination à 14h30 complètement défaits. D’autant que nous n’avons pas réservé d’hôtel et qu’il faut donc se mettre en recherche, ce qui s’avère compliqué car très peu disposent de parking. Nous finissons par nous résoudre à entrer au Santa Maria que nous avions repéré mais qui nous semblait trop chic pour notre budget et finalement, la nuit, calme et confortable, ne nous coûtera que 18€ !
Nous partons visiter le site de Wiracochapampa, site archéologique datant de 600 à 900 après JC. Ce ne sont que des ruines, vestiges d'un des centres administratifs de la culture Huari pendant une courte période. Nous sommes quasiment les seuls touristes sur le site et nous pouvons prendre tout notre temps sans être dérangés.
Retour à Huamachuco où nous admirons la place d’armes qui sera mon coup de coeur parmi toutes celles que nous avons vues, avec des topiaires magnifiques !
Pour dîner, ce sera chinois (nous commençons à saturer du poulet) et nous dégustons les meilleurs légumes de notre voyage.
11 mai : nous faisons route sur Trujillo et après être passé à plus de 4200 m, nous arriverons en bordure du Pacifique. Les paysages traversés sont absolument fabuleux, avec beaucoup de lagunes, des montagnes granitiques et des rochers énormes, de toute forme, partout.
Nous traversons une zone de mines et l’activité est intense. Il y a des entreprises importantes mais également beaucoup de petites mines individuelles. On a du mal à comprendre comment peuvent vivre les gens dans ces paysages si désertiques. En arrivant au bas de la vallée, nous longeons des champs d’ananas et comme chacun vend ses produits en bord de route, nous ne résistons pas à faire nos provisions. Il semble, ici, que chaque vallée a sa propre culture : qui des ananas, des abricots, des avocats … mais jamais tout en même temps. Si nous repérons quelque chose qui nous fait envie, il faut acheter car ensuite on ne le trouve plus.
Nous arrivons à l’hôtel Jultom (qui sera l’un des meilleurs de notre séjour) où nous avons réservé pour 3 nuits, très bien situé proche de tous les monuments et de la place d’armes. Après installation et un bref repos dans la chambre, nous partons visiter le centre et la grande rue piétonne très sympa. Pour entrer dans la cathédrale, très beau bâtiment à la façade jaune vif, nous devons mettre notre masque et présenter notre pass vaccinal. Le soir, dîner dans un resto chic de poissons conseillé par l’hôtel. Il est un peu loin à pied mais cela valait le coup !
12 mai : En arrivant sur le site de Chan Chan, nous faisons connaissance avec un chauffeur de taxi qui attend son client. Personnage très agréable à qui nous faisons part de nos prochaines étapes et qui nous déconseille de prendre une route que nous avions prévu d’emprunter pour aller à Huaraz, dans la cordillière centrale.
Chan Chan est l’une des plus imposantes citadelles d’Amérique du Sud en adobe, déclarée patrimoine culturel de l’humanité par l’UNESCO. Sur 20 kms², Chan Chan, capitale du royaume Chimu, (1000 à 1470 après JC) regroupe dix citadelles fortifiées dont les rues et couloirs débouchent sur de grandes places, terrasses et pyramides tronquées., En allant payer notre droit d’entrée, nous avons la chance de tomber sur une guide parlant un français impeccable. Du coup, nous passons 2h passionnantes avec elle, tant du point de vue archéologie que culture générale sur le Pérou. C’est ainsi qu’elle nous apprend que le Pérou dispose d’un trésor non exploité : du coton de couleur à l’état naturel !
Après cette visite fort intéressante, nous poussons jusqu’à Huanchaco, village avec un petit port où les pêcheurs utilisent toujours les barques traditionnelles, où nous flânons sur le môle avant de partir dans les dunes déguster l’ananas acheté en arrivant sur Trujillo la veille.
Nous dinons à l’Adam’s grill (où nous sommes les seuls clients) et rentrons pour une bonne nuit de sommeil.
13 mai : visite du site archéologique de Moche, incluant la visite de la Huaca de la Luna avec un jeune guide péruvien très attentionné aux seuls étrangers que nous sommes, et la visite du musée qui regroupe des centaines de pièces retrouvées dans les fouilles. La Huaca de la Luna est une construction en adobe ayant la forme d'une
pyramide à degrés qui fut construite par les Moches (100 à 700 ans après JC) qui en firent le plus important lieu de culte de leur royaume. On peut y admirer des bas-reliefs colorés encore en très bon état.
Nous déjeunons sur l’esplanade du musée d’un avocat et d’un empanada. Nous ne sommes pas dérangés par les touristes qui sont peu nombreux. Retour sur Trujillo. Sur la place d’armes un barnum est installé où une équipe de personnel soignant vaccine contre le covid toutes les personnes intéressées. Dîner au San Francisco de poisson frit arrosé d’un pisco.
14 mai : nous quittons l’hôtel Jultom avec regret. Route très tranquille jusqu’à Casma, malgré une dizaine de Kilomètres dans une neblina très dense où l’on ne distingue rien à plus d’un mètre de la voiture, avec un arrêt à Tortugas pour un déjeuner frugal face au Pacifique. Nous longeons des champs d’asperges à perte de vue alors que les péruviens n’en mangent pas. Tout est pour l’exportation. Nous arrivons en début d’après-midi à Casma et là, grosse déception : l’hôtel réservé la veille (le Séchin) est minable mais nous y passerons une nuit calme. Nous posons les valises et partons visiter deux sites archéologiques en ruines ! Quel dommage que tout ce patrimoine soit laissé ainsi à l’abandon. Nous croisons en chemin des plantations de cactus irriguées en goutte à goutte en plein désert. Nous terminons la journée au port de Casma où après avoir gravi un belvédère, nous assistons à un très beau coucher de soleil.
Dîner au Tio Sam (c’est le restaurant le mieux coté de Casma !) arrosé d’un pisco !
15 mai : Retour sur les routes de montagne. Nous voulons rallier Caraz pour visiter le Canyon del Pato. La route est très agréable avec des paysages magnifiques et une première vue sur les cimes enneigées qui nous ravit. Par contre, grosse déception dans le canyon. La route est très étroite et dangereuse, ne permettant pas de se croiser et avec des risques d’éboulement d’énormes rochers à chaque instant. Nous finissons par tellement stresser que nous rebroussons chemin sans atteindre la fin du canyon. Nous avons, de loin, préféré le canyon de Sonche. Au
retour, nous emmenons avec nous un homme qui faisait du stop mais la discussion tourne rapidement court car il parle plus quechua qu’espagnol. Dommage … Nous dormirons et dinerons à l’hôtel Cordillera Blanca, très simple mais correct.
16 mai : départ pour Huaraz, l’étape que nous attendons avec impatience. En chemin, nous longerons des centaines d’hectares de cranberries sous serres plastique. Toute la vallée en est recouverte. Nous nous arrêtons à l’entrée d’une de ces propriétés et le gardien nous explique que toutes ces productions sont pour une entreprise chilienne.
Nous arrivons en début d’après-midi à la maison d’hôte très proche du centre-ville que nous avons réservée la veille pour 3 nuits : El Jacal. La chambre est un peu petite mais très confortable et l’accueil plutôt sympathique. La salle du PDJ, située au 3è étage de la maison nous offre une vue à couper le souffle sur le Huascaran qui culmine à 6 768 m. C’est le point le plus haut du Pérou.
Nous partons visiter la ville qui est plutôt agréable. C’est là que nous verrons le plus de touristes de tout notre périple. Il y a énormément de commerces, petits ou grands et des boutiques d’artisanats un peu partout. Nous faisons le tour des agences d’excursions pour réserver les deux jours à venir puis dîner dans un resto sympathique où Pierre s’essaiera au cuy (cochon d’inde, spécialité du Pérou, qui se prononce « couille »). Nous tentons l’expérience de commander du vin mais celui-ci est moelleux et tiède : pas de chance.
17 mai : Excursion sur Chavin de Huantar situé à 3 150 m d’altitude. Nous partons en bus avec une quinzaine de personnes. Le guide est sympa, le trajet assez long et la pluie nous attend à l’arrivée (elle ne durera pas trop heureusement). Nous faisons halte au Lago Querococha situé à 3980 m d’altitude. L’eau ne doit pas être chaude !
Chavin fut le centre administratif et religieux de la culture Chavin (1500 à 400 avant JC), il est considéré comme le lieu de pèlerinage le plus important du monde andin. On y trouve plusieurs bâtiments (avec un magnifique travail en pierre) et qui renferment des galeries et couloirs, parfois superposés. Le site est d’ailleurs reconnu pour avoir les édifices les plus anciens en pierre taillée du Pérou, avec des techniques de constructions admirables.
Les structures les plus importantes sont le Nouveau Temple (ou le Château) et le Vieux Temple. On trouve également la Structure nord, la Place circulaire, la pyramide Tello, la Plateforme nord, la Plateforme sud et la Place rectangulaire.
Nous visitons ensuite le musée de Chavin qui compte 14 salles qui présentent toute l’évolution de la culture chavin. On y trouve l’Obélisque Tello, 19 pututus (instruments à vent), des pièces de céramiques et autres ...
La visite dure jusqu’à 16h environ et nous reprenons le bus pour le trajet du retour avec arrêt en route pour déjeuner dans un resto plutôt sympa. Nous arriverons à 20h à Huaraz après une route de retour partiellement sous la pluie, fatigués mais contents de notre journée. Le repas ayant eu lieu à 16h, nous ne dînerons pas et après un tour dans le marché artisanal sur la place d’armes, nous rentrons à l’hôtel.
18 mai : Excursion au Glacier Pastoruri dans un petit bus de 20 personnes dont 7 Panaméens, 2 Espagnols, 2 Français (nous) et le reste des Péruviens. Notre guide David parle un peu français et fait attention en ne parlant pas trop vite pour que nous comprenions son espagnol. Un premier arrêt nous permet de voir une source d’eau gazeuse (et surtout de faire de belles photos) puis enfin, ce que j’attendais avec impatience, arrêt pour voir de près les puyas raimondiis, espèce qui ne pousse que dans la Cordillère des Andes de 3200 m à 4800 m d'altitude, sur l’altiplano bolivien et au nord du Chili. Sa croissance est très lente et la plante meurt après avoir fleuri une fois dans sa vie. C’est très spectaculaire. Nous passons un bon moment à les photographier car nous savons que nous ne les reverrons plus.
Enfin, nous arrivons au pied du glacier. Deux choix s’offrent alors à nous : soit monter à pied (4 kms pour 250m de dénivelé), soit à cheval avec un guide. Nous choisissons la marche. Le chemin part de 4800 m et l’arrivée au pied du glacier est située à 5050 m. On s’équipe car il fait froid, c’est l’occasion de tester les bonnets et les gants achetés à Huaraz. Je doute d’arriver en haut mais Pierre me motive tout au long du chemin et finalement j’y suis arrivée. Non sans fierté car les panaméennes qui voyagent avec nous dans le bus et qui doivent avoir 25 ans environ sont montées à cheval. Nous avons le souffle court à l’arrivée mais pas de mal de tête car nous sommes déjà bien habitués à l’altitude. La vue sur le glacier n’est pas aussi spectaculaire que celle sur le Perito Moreno en Argentine mais on y voit, là aussi, les effets du réchauffement climatique et son net recul. Après les séances photo de rigueur, nous reprenons, frigorifiés, sous la neige, le chemin du retour au bus qui sera, bien sûr, beaucoup plus facile.
C’est l’heure de prendre la route du retour avec un arrêt déjeuner à 15h30 dans une petite gargote puis retour sur Huaraz où nous arrivons à 18h. Là encore, pas besoin de dîner.
19 mai : nous aurions pu rester dans la région encore 1 jour ou 2, les possibilités de balades et le nombre de lieux à visiter étant encore très étendus, mais nous décidons de retourner sur la côte Pacifique, car les trajets en montagne sont difficiles et nous saturons un peu. Nous faisons donc route sur Chancay où nous atterrissons en fin d’après-midi, sans réservation, à l’hôtel Blue Tree, tout neuf et confortable, mais loin du centre-ville. Nous reprenons donc la voiture pour flâner sur le petit port très sympathique où nous admirons les danses des pélicans et des mouettes.
La quasi-totalité des restaurants ferment entre 17h et 18h et nous galérons pour en trouver un qui nous accepte mais finalement nous finissons par dîner confortablement installés.
20 mai : il nous faut donc repasser par Lima puisque nous voulons aller sur Huancayo. La traversée de Lima s’avèrera très pénible à cause des embouteillages gigantesques et il nous faudra 2h pour arriver sur la route 22C qui doit nous conduire plein est à La Oroya puis Jauja qui sera notre étape pour la nuit. La route est goudronnée et on ne devrait pas rencontrer de difficultés mais le trafic est intense, avec des centaines de camions qui desservent les nombreuses mines, ce qui fait que nous roulons au pas sur des dizaines de kms. Nous finissons par arriver vers 17h chez un couple adorable qui tient une maison d’hôte à la campagne (Posada Villa Huaripampa). C’est le calme absolu et nous commençons à nous détendre autour d’une bière bien fraiche. Le seul restaurant du village est fermé et la maîtresse de maison propose de nous servir à manger. Ce sera poulet/riz/ratatouille suivi d’un maté de muña, censé nous aider à digérer et dormir. De fait, la nuit sera confortable.
21 mai : Moises, le patron, propose de nous faire découvrir sa région en marchant. Il me prête deux bâtons de noisetier que j’ai bien fait d’accepter. La balade se révèle être une montée impressionnante dans la montagne pour découvrir des sites préincas en ruines. Le soleil tape dur et malgré les chapeaux, à mi-chemin dans la redescente, je me sens mal et crains de ne plus pouvoir avancer. Après un bref repos, nous repartons pour voir et discuter, en chemin, avec deux personnes qui récoltent un champ de pommes de terre. Leur petite fille (de 3 ou 4 ans) est installée dans un coin du champ sur une couverture et attendra ses parents tout au long de la journée.
Le trajet de retour me semble interminable et à l’arrivée, la dame me prépare un maté de muña et me propose une thérapie japonaise pour me soulager. Est-ce cela qui fait effet ? Je n’en sais rien mais en tout cas je commence à me sentir mieux et nous pouvons donc reprendre notre route sur Huancayo. Le trajet est très court (1h) mais quel bazar pour entrer dans la ville : sur une route à deux voies, parfois 4 voitures sont de front et bien sûr, avec ce qui vient en face, tout est bloqué ! Un beau concert de klaxons et il faut être patient. Nous avons tout le temps de découvrir la ville avec sa place d’armes, ses églises, ses commerces. Nous avons réservé la veille pour deux nuits la Posada Junco y Capulli. Endroit fort sympathique, les chambres sont disposées autour d’une cour intérieure mais nous passerons une mauvaise nuit car nous sommes en face d’un club de nuit hyper bruyant !
Dimanche 22 mai : c’est jour de foire indienne à Huancayo et c’est très coloré et très vivant. Là encore, je pense que nous sommes les seuls touristes sur cette foire et tous les paysans qui vendent leurs produits sont fiers de répondre à toutes nos questions pour nous les faire découvrir. Nous passons un excellent moment avec eux mais le soleil tape dur et mon malaise de la veille semble se réveiller. Nous rentrons donc à la chambre où je passerai le reste de l’après-midi au frais et au calme.
23 mai : départ pour San Vicente de Cañete. Extraordinaires paysages très verts avec de nombreuses lagunes, des passages à plus de 4000 m (Abra Negro Bueno à 4630m, Abra Chaucha à 4727m) mais souvent des tronçons de route très éprouvants. Cette route nous donne l’occasion de croiser nos premiers lamas sur l’altiplano. Tant que nous serons dans la partie montagneuse du trajet, nous aurons des routes défoncées à tel point que parfois nous nous demandons si nous sommes bien sur le bon chemin.
On finit par rejoindre la plaine et à partir de là, le trajet est plus facile. Nous longeons le rio Cañete sur une centaine de kms et l’eau y est si verte qu’elle donne envie d’y plonger ! Il nous faudra tout de même 8h pour faire 260 kms.
Nous finissons par trouver une chambre chez l’habitant à Nuevo Imperial. Ce sera La Viña de Oscar, en plein milieu des vignes. Oscar parle un peu français, ayant vécu 3 ans à Saint Martin et l’accueil est des plus sympathiques, avec un pisco offert. Il a construit sur sa propriété une série de 5 chambres de plain-pied à l’écart de sa maison d’habitation, toutes avec un bout de gazon sur lequel sont posés une table et des chaises pour le repos. Et, cerise sur le gâteau, nous pouvons dîner soit dans la chambre, soit sur la pelouse devant la chambre. Il y a des moustiques et nous choisissons la chambre. Nous sommes servis à domicile comme des papes ! milanese de pollo/riz et légumes, et en plus « découverte du vin maison » : surprenant… ! Le bonheur est de ne pas avoir à reprendre la voiture pour trouver un restaurant.
24 mai : après une nuit très calme et un bon petit déjeuner, Oscar nous fait visiter son exploitation où on trouve des lamas, des moutons, des canards, des dindes, des lapins, des cuys et … des vignes. Oscar fait du vin et du pisco. A mon avis, il ferait mieux de faire autre chose que du vin car celui qu’il nous a fait goûter est abominable. Nous faisons ensuite route sur Pisco où nous trouvons un hôtel face au Pacifique (le Piscomar) avec une chambre vue sur mer où nous resterons 2 nuits. En soirée, nous assistons à un magnifique coucher de soleil sur le Pacifique.
Puis, nous hélons un moto-taxi qui nous conduit au meilleur restaurant de la ville, l’As de Oro, superbe endroit pour un super repas arrosé, enfin ! d’un vin blanc fort correct. Retour à l’hôtel par le même moyen de locomotion.
25 mai : départ à 7h30 direction Paracas pour une croisière aux Iles Ballestas. Nous nous faisons « arnaquer » comme des bleus à l’arrivée au parking du départ pour les Iles. Nous achetons, sans contester, des billets pour deux fois le prix ! Mais, la beauté du site, l’océan calme et bleu, les oiseaux qui nous entourent nous font vite oublier ce désagrément. Nous approchons des phoques, des pingouins, des oiseaux de toute sorte et même, par chance, nous voyons des méduses géantes autour du bateau. Cela restera un grand moment de notre voyage.
L’après-midi, nous achetons (en fait non, nous avons l’agréable surprise de nous entendre dire que pour les plus de 60 ans, c’est gratuit ; il faut bien que l’âge ait quelquefois des avantages !) un billet d’entrée dans la réserve nationale de Paracas. Nous passons l’après-midi à aller d’un site à l’autre où les points de vue sur l’océan et les plages nous émerveillent. Il fait un temps magnifique, l’eau est bleue et le ciel sans un nuage. De plus, comme ailleurs, pas beaucoup de touristes nous pouvons admirer sans être gênés.
Retour en ville en fin d’après-midi où nous achetons du pisco et où nous faisons laver la voiture qui en a bien besoin. Nous retournons diner à l’As de Oro (que nous avions tant apprécié la veille) mais nous sommes plus raisonnables, tant sur la nourriture que sur la boisson (ce sera simplement cerveza).
26 mai : nous n’avons pas envie de rentrer directement sur Lima. Nous nous arrêtons à Punta Hermosa, une station balnéaire ultra chic où toutes les rues en bord de mer sont fermées et gardées. Il faut montrer patte blanche pour y accéder et nous devons donc dire chez qui nous allons pour pouvoir entrer. Ce n’est pas vraiment ce que nous avions imaginé mais puisque nous avons une réservation dans une chambre d’hôte, nous décidons
de rester. Cette maison est tenue par un jeune, mi-péruvien mi-suisse, qui a ouvert depuis peu et qui a plus l’habitude de recevoir des surfeurs que des gens de notre âge ! Mais, il parle français parfaitement, ce qui nous facilite la vie. La chambre est triste, nous sommes obligés de réclamer des serviettes et du papier toilette et il n’y a pas de lampes de chevet (ce qui pour moi est une faute grave !). Le bord de mer est sympa mais il n’y a pas grand-chose à faire. Nous nous installons sur un banc face à l’océan pour bouquiner avant de partir à la recherche d’un restaurant pour le soir. Nous aurions dû zapper cette étape où rien ne nous a plu à cet endroit.
27 mai : retour sur Lima où juste avant d’entrer en ville, nous grimpons au Morro Solar à Chorillos haut lieu d’une des plus sanglantes batailles de la guerre du Pacifique en 1881.
Nous sommes heureux de restituer la voiture de location que l’agent vient chercher à l’hôtel (Lima Wari comme au début de notre séjour). La restitution se passe sans problème et notre caution nous sera intégralement rendue.
28 et 29 mai : Les quelques jours qui restent seront consacrés à la poursuite de la découverte de la ville. Nous faisons à pied le trajet depuis Barranco où est notre hôtel à Miraflores et le Parc Kennedy. C’est l’occasion de longer le Pacifique sur quelques kilomètres avec une vue qui nous émerveille. Puis les premières maisons résidentielles du quartier Miraflores qui ne sont certainement pas à la portée de toutes les bourses. Repos dans le parc où sont installés des artistes de toute sorte pour vendre leur création. Fréquentation des marchés artisanaux pour finaliser nos dernières emplettes et déjà il faut penser au retour en France.
30 mai : La navette commandée par l’intermédiaire de Tout Pérou vient nous chercher bien à l’heure pour nous conduire à l’aéroport. Adieux émus à Miriam et aux autres employés de l’hôtel où nous nous sommes sentis en famille et déjà notre esprit est tout entier tourné vers la France. Le trajet du retour sera, comme à l’aller, super tranquille. Nous sommes tristes de terminer ce fabuleux séjour mais en même temps, heureux de retrouver la maison et la famille.
Nous retiendrons de ce pays la beauté des paysages de montagne qui surpasse, à notre sens, ceux de Bolivie que nous avions déjà trouvé époustouflants. Mais, la beauté sauvage de certaines côtes du Pacifique nous a également bluffés. Nous retiendrons également la gentillesse des Péruviens que nous avons croisés et avec qui nous avons passé de très bons moments.
Nous avons apprécié le coût de la vie : Outre la location de voiture et les billets d’avion, nous avons dépensé au global pour ces 32 jours 2800€ pour nous loger, manger, visiter, mettre du carburant dans la voiture, acheter des souvenirs et profiter des petits plaisirs de la vie. Nous avons quasiment toujours tout payé en liquide que nous avions pris avec nous. Il est très facile, partout, de faire du change, dans les bureaux de change ou dans la rue. A aucun moment, nous n’avons ressenti de l’insécurité, à part une fois au marché de Huancayo où nous avons croisé la route d’un homme ivre (ce qui peut arriver n’importe où dans le monde).
Pérou 2022
Lima-Casma (370 km -7h)
Casma – Chiclayo (380 km- 7h)
Chiclayo – Bagua (322 km-8h)
Bagua – Chachapoyas (142 km-8h)
Chachapoyas – Celendin (263 km- 8h)
Celendin – Cajamarca (110 km- 2h30)
Cajamarca – Huamachuco (179 km- 6h)
Huamachuco – Trujillo (200 km-5h)
Trujillo – Casma (192 km-4h)
Casma – Caraz (260 km-5h)
Caraz – huaraz (70 km-2h)
Huaraz- Chancay (330km-6h)
Chancay – lima – Jauja (335 km-8h)
Jauja – Huancayo (50 km-1h)
Huancayo – San vicente de Canete(281 km- 8h)
San Vicente de Canete – Pisco(85 km- 2h)
Pisco – Punta Hermosa (190 km- 2h30)
Punta Hermosa – Lima (50km- 1 h)