Le Pérou, destination phare des touristes en Amérique du Sud. C’est le pays des incas, des tihuanacus, des nazcas, des chimus, des moches (prononcer motché), des sipans où il y a énormément de belles et intéressantes choses à voir. C’est aussi un pays réputé pas cher, mais tout dépend ce qu’on veut y faire…
Les touristes y sont nombreux depuis tellement longtemps que le pays s’est adapté pour en tirer profit un maximum, résultat tous les sites touristiques et les musées sont hors de prix. Quelques éléments de comparaison : le petit pain rond individuel est à 0,25 Soles. Chaque musée représente environ 40 pains, l’accès à la route du cañon de la Colca : 140 pains, le survol des lignes de Nazca en avion : 540 pains et le célèbre Machu Picchu avec le train pour y aller… 900 pains ! Bref, comme nous sommes des touristes appliqués, à nous deux nous atteignons presque les 9000 pains, ça fait beaucoup de pains…
Et puisqu’on parle de sous, restons-y encore un peu. Une des choses qui nous a le plus surpris quand on est arrivé au Pérou, c’est la manière dont les gens nous voient : un porte-monnaie géant ! Ça part d’une personne croisée dans la rue qui nous réclame de l’argent directement, au policier, qui après avoir cherché une excuse bancale, nous demande une petite contribution. Et puis il y a les gens qui viennent nous parler gentiment, et dans la discussion nous demandent combien valent notre camion, appareil photo, etc, pour finir par nous demander si on est intéressé par une visite guidée ou la surveillance du véhicule… contre rémunération. Côté police par contre, il paraît qu’ils ont reçu un rappel à l’ordre récemment pour ne pas embêter les touristes : et en effet, à part un ou deux cas isolé, de manière générale, ils n’ont pas cherché à nous soutirer de l’argent.
Changeons de sujet, la route. La panaméricaine nous a fait l’effet d’une poubelle géante. Est-ce que c’est parce qu’elle traverse des déserts et que les ordures ont plus de mal à se décomposer ? Peut-être, mais je penche plus pour l’incivilité des gens : le nombre de voitures et minibus qu’on a croisé en train de jeter des sacs plastiques, mouchoirs, bouteilles par la fenêtre est impressionnant. On avait déjà eu un aperçu en Bolivie, mais là ça bat tous les records… Bref, pour la petite européenne que je suis, habituée à trier mes ordures, ça fait un choc, mais les décharges officielles à ciel ouvert au bord de la route ne sont finalement pas mieux.
Toujours en ce qui concerne la conduite, je tiens à souligner le fait que nous sommes auteurs d’un exploit : aucun accident, aucun accrochage, même pas une rayure en 1 mois au Pérou ! Et croyez-nous, si sur les routes il est plus ou moins facile de se tenir à l’écart des chauffeurs fous, en ville, affronter les armées de taxis et de tuc-tucs est une autre paire de manches. Les rues leur appartiennent et ils le font savoir à coup de klaxons.
Enfin, il règne un sentiment d’insécurité au Pérou, du moins quand on a un véhicule, qui fait qu’on est toujours sur nos gardes. Pour choisir un endroit où dormir, un endroit où se garer, un endroit où laisser le camion, c’est compliqué ou il faut payer. Et des dires d’autres voyageurs, des guides papiers, des policiers et des péruviens eux-mêmes, il faut se méfier, partout, tout le temps, de tout le monde… c’est fatiguant. D’ailleurs il y a des policiers partout sur les routes pour nous demander comment ça va, ce qui n’est pas super rassurant…
Tout ça pour dire qu’on a adoré découvrir les civilisations anciennes qui ont émergé ici et admirer les paysages, mais un peu moins l’ambiance du pays pour un gringo repérable à 100m.
Chan Chan
Un dernier petit tour dans les sites archéologiques du nord du Pérou avant de continuer notre voyage vers l’Equateur.
Ici, les ruines ne sont pas incas, mais pré-incas, donc encore plus anciennes, et comme dans le coin il n’y a pas trop de pierres, les constructions sont en adobe (comprendre un mélange de terre, de chaux et de paille). C’est donc d’autant plus impressionnant de les voir encore debout.
Nous avons donc apprécié les couleurs de la Huaca de la luna, les dessins de pélicans et poissons de Chan chan et le trésor de la tombe du seigneur Sipán.
La cordillère blanche
On s’est de nouveau éloigné de la mer pour aller balader dans les montagnes. Ben oui, grâce au courant de Humboldt, on ne peut pas se baigner, l’eau est trop froide.
La cordillère blanche donc, blanche parce qu’enneigée toute l’année, mais en cette saison elle est plutôt blanche parce que cachée derrière les nuages… Tant pis, on est quand même allés se balader, tôt le matin pour éviter la pluie qui commence à tomber dans l’après-midi. Par contre, on a perdu les bonnes habitudes argentines : se renseigner sur la difficulté du parcours avant de se lancer. D’une balade de 2h à 4000m « accessible à tous », je me suis donc retrouvée à faire une montée de 2h avec 700m de dénivelé, terminée par une via ferrata. Heureusement que la lagune au bout valait le détour.
Sur ce, pendant qu’il pleuvait sur les autres touristes moins matinaux, on est allé se prendre un bain chaud aux thermes de Chancos, une journée agréable, en définitive.
Mais la montagne, ce n’est pas que des jolies balades et des sources d’eau chaude, c’est aussi des routes de montagne… de la piste qui peut être coupée à cause des pluies. Donc voici comment faire pour faire un détour de 500km.
– Décider de prendre une piste réputée belle mais en mauvais état. (En même temps c’est la seule route qui quitte la vallée par le nord)
– Se renseigner sur son état : praticable.
– Faire confiance au renseignement et s’engager sur la route.
– Profiter du paysage et faire quelques photos parce que c’est vrai qu’elle est belle.
– 70km plus loin, presque en vue de l’arrivée, oh la piste est coupée…
– Faire demi-tour et contourner toute la chaîne de montagne par le sud.
– Et voilà vous avez fait 500km au lieu de 50 !
Nous voici de retour au bord de l’eau. Aux deux montpelliérains qui nous accompagnent, cela ne leur fait ni chaud ni froid, mais nous, on réalise que l’odeur des embruns nous manquait un peu. L’océan péruvien regorgeant de vie animale, nous avons pu retrouver, au cours d’une demi-journée vers les îles Ballestas, les lions de mer, les manchots et les nombreux oiseaux déjà croisés en Argentine, avec en bonus les pélicans. Oui, une demi-journée : ici les bateaux à moteur vont à une vitesse normale, ça nous change du lac Titicaca !
Ensuite nous avons longé la côte péruvienne en direction de Lima. J’avais bien lu que la côte était désertique, mais je n’imaginais pas à ce point… Les paysages traversés sont dignes du Sahara : du sable, de la pierre, et ici même pas une petite touffette d’herbe pour alimenter un guanaco comme en Patagonie. Rien, du désert, pourtant l’océan est juste à côté. Bizarre.
Enfin nous voici à Lima en temps et en heure pour l’avion qui ramène nos deux invités chez eux. Juste le temps de se balader un peu, acheter les derniers souvenirs, faire un ultime musée d’art précolombien et un bon restaurant pour clôturer ces 15 jours passés ensemble.
Commentaires
Merci Cécile pour votre récit!
A bientôt
Serge
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