Ça y est, nous sommes rentrés, des bagages en surpoids avec plein de souvenirs mais surtout des images plein la tête. On a passé 17 nuits (du 10 au 28 Août) dans ce Pérou mythique, celui des albums de Tintin, des récits des Conquistadors, le pays des Incas et avant eux de tant de civilisations avancées aujourd’hui disparues. Mais le Pérou c’est aussi sa passion du/des Dieu/x, du foot et de la gastronomie, c’est Lima et ses 10 millions de personnes accrochées sur les collines, ces paysages magnifiques, cette faune, cette altitude permanente qui serre les tempes, ces gens qui n’ont rien et qui sourient. Pour aller au plus près j’avais décidé de louer une auto. Toutes les recommandations disaient que c’était peu raisonnable : le danger est sur la route, conduite sans foi ni loi, agressions, enlèvements, barrages bakchis etc. Mais après 4000 km, si nous avons été témoins de graves accidents, jamais nous n’avons eu le moindre sentiment de danger. Nous avons fait le Pérou en voiture individuelle, seuls, mais avec le téléphone de Tout Pérou dans la poche, faisant fi des messages et blogs alarmistes sur le pays, ses dangers, ses galères. Il faut écouter ses envies, et laisser dire. Il faut oser et cela n’est pas un exploit, il faut aimer conduire certes, aimer aller au-devant des rencontres et alors c’est juste une belle aventure.
Comme nous ne sommes pas si nombreux à avoir fait la grande boucle en voiture, et que moi-même je m’étais tourné vers le témoignage de François (merci à lui pour nos échanges), je m’étais fait une promesse : relater ici ce voyage et donner le maximum de conseils à celles et ceux qui veulent tenter l’aventure. Alors c’est parti pour notre récit autoroutier !
Quelques éléments de cadrage : notre voyage a duré 17 nuits sur place en Août. Le temps a été parfait, juste une rincée sur Cusco, peu gênante. Nous avons opté pour les vols directs Air France, et le confort Premium qui mérite son surcoût sur 14 heures. Sans les vols, notre budget total, tout compris s’est élevé à 3800 € pour 2 personnes. On ne s’est pas privé et on s’est fait bien plaisir. On peut faire pour beaucoup moins sans doute, mais c’étaient nos vacances. On avait opté pour la carte Premium de Tout Pérou, on avait réservé par nous-même en mixant Booking.com avec les adresses du réseau solidaire. Je dois dire que partout (sauf un endroit), nous avons été très bien accueillis avec notre carte Tout Pérou et les gens rencontrés étaient heureux de l’organisation Tout Pérou qui les rémunère mieux que les autres. On voyage donc utile et ça fait du bien !
Pour aller au Pérou, nous avons volé de Montpellier à Paris puis un vol direct pour Lima. Arrivés à Lima, sous son fog d’hiver (la Garuà) seule source d’eau durant des mois, le Taxi Tout Pérou est là, pile poil à l’endroit indiqué. Il est souriant et Pro. Ça commence bien. Découverte de notre hôtel, une sélection Tout Pérou (hôtel España) en plein centre-ville. Il est Kitch à souhait, j’ai adoré ! Le confort est « daté », la grand-mère à l’accueil ne retrouve pas la réservation (pourtant confirmée 2 jours avant) mais elle trouvera une solution. Il y a de l’eau chaude et un WC privé dans un dédale de couloirs plein de souvenirs. C’est photogénique à outrance. On laisse le Wifi poussif et on part pour nos premiers pas dans Lima. Ce qui impressionne c’est la présence policière. On se remémore le taux de 20/100.000 homicides (contre 1 à Paris) mais vraiment à aucun moment, même perdu à pieds, on a ressenti de l’insécurité latente. Par rapport à des endroits peu cool que j’ai connus, Lima ce n’est pas le coupe gorge annoncé, même avec une grande blonde à son bras et l’air non dissimulable de « gringos en vacances » ! Les gens sont plutôt serviables et nous remettent vite sur le bon chemin lorsque nous sommes perdus. Il y a un effort véritable pour communiquer (je ne parle que quelques mots d’espagnol et les péruviens parlent peu anglais). Nos premières heures ont donc été bien agréables. La nuit tombe vite, le jet Lag fait le reste et on retourne dormir dans cet hôtel témoignage d’un autre temps. Le petit déjeuner est servi dès l’aube (ça c’est vraiment cool au Pérou, dès 4H30 ou 5 heures on peut prendre son petit déjeuner) sur la terrasse avec les oiseaux (les perroquets et les paons). Laurent de Tout Pérou (super sympa Laurent) nous rejoint. On estime que la terrasse est un peu trop remplie (les bonnes adresses sont connues) et on part en ville boire une Jugo de Frutas et un café. Laurent apprécie le saucisson, le fromage et le bon vin français qu’on avait mis dans nos valises pour l’équipe Tout Pérou. On les comprend, mais je dois dire que le Pérou c’est topissime question gastronomie. Il faut compter 2 heures pour le briefing personnalisé rien que pour nous, et encore Laurent aurait pu nous garder à déjeuner (il a tant à dire) mais je voulais rouler au plus tôt vers Paracas. On récupère le téléphone et je rejoins l’agence Hertz de Miraflores au Sud de Lima. Luis le manager (que j’avais 2 fois prévenu par email) nous a réservé une auto correcte…qui a déjà 100.000 km (une bricole au Pérou). Je fais l’inspection technique en détail (dessus /dessous) car je n’ai pas envie de connaitre les pannes lues dans les blogs. Je fais tourner le moteur, fonctionner tout, le check up est indispensable. Cette auto (Yaris Limo avec Clim et BVA) sera parfaite, elle ne rechignera jamais à grimper dans les chemins de terre à plus de 5000 m, son confort est très bon et son coffre est immense pour nos bagages. Pour un budget de 500/600 USD l’auto a tenu son rôle. Mon premier conseil est là : bien choisir son loueur et son auto. Prévenir avant d’arriver par mail et téléphone que vous voulez impérativement une bonne voiture, et regardez en détail ce qu’on vous propose (pneus, cric, papiers …). Le risque numéro 1 est la panne dans des endroits où aucune télécommunication ne peut passer.
La sortie de Lima nous met dans l’ambiance. Ce sera viril et rock and roll durant plus de 15 jours, mais on apprend vite et finalement on s’y fait bien.
Le premier trajet est plutôt court, direction Paracas par la route du désert pour les îles Ballesteras. Le premier d’un des multiples contrôle routiers qu’on subira tente de nous «.escroquer » de quelques dollars, mais avec l’expérience des voyages et les conseils de Laurent, nous ne laisserons rien dans les mains de policiers (mal payés) et peu vertueux. La Panamerica est plutôt chargée, mais on roule bien. On se permet des arrêts pour faire le plein d’eau potable, de nourriture, pour des photos de la réserve, sans touriste, au soleil couchant. L’auto c’est la liberté ! On dormira chez Luis (adresse Tout Pérou), au cœur de la réserve naturelle, face à la mer. Luis nous concoctera nos premiers Pisco Sour (et les meilleurs du voyage) et un dîner mémorable à base de coquilles Saint Jacques pêchées en face. Le gars connait son business, les prix ne sont pas vraiment au standard « péruviens » mais la qualité est là. Une bonne adresse. Luis parle un anglais impeccable et son parking est sûr.
Le second jour on part (tôt) pour les premiers bateaux allant sur les îles de Ballesteras, sur une route désertique. Les îles Ballesteras c’est un des 3 spots au monde où nichent des millions d’oiseaux en mouvement permanent. Jadis ces oiseaux c’était la richesse du Pérou, leurs fientes, le célèbre Guano a permis aux péruviens d’être exonérés d’impôts durant des lustres… Oui c’est touristique, mais oui c’est vraiment sympa. A noter que le parking est gardé pour quelques sols par un agent du Port, donc pas de soucis pour notre Toyota et nos bagages restés dans le coffre. La balade est grisante, et ça vaut le détour. On s’est régalé. Retour sur terre, et on file vers Nasca. La route du désert est géniale (il faut éviter de faire une fixation sur les déchets … les péruviens jettent TOUT par la fenêtre), on fait des pauses à la recherche des lignes d’avant la civilisation Nasca, car avant les nascas d’autres peuples du désert avaient fait de même. Plus rares à observer les géoglyphes de Palpa et les lignes dites de la famille royale, tracées sur la montagne sont vraiment très intéressantes. Il n’y a personne sur les deux spots de Palpa et peu de monde au Mirador de Nasca. La voiture permet d’aller sur les sites encore en fouilles et on apprécie de voir, grimper et admirer sans la contrainte du Bus. Certes il faut demander, parfois bien chercher (rien n’est indiqué comme en Europe) mais avec un bon GPS ce n’est pas si compliqué. Les gens aident volontiers. Le site de Ica nous a déçu, ça grouille de monde, c’est sale, c’est encombré. On ne reste que quelques minutes. A mon sens on peut zapper ce truc pour touristes. On arrive dans la ville de Nasca après une route longue et on décide de passer par l’aéroport histoire de voir comment ça se présente. En effet, alerté par des amis un peu déçus, nous avions demandé à Tout Pérou de nous réserver les vols … sans les payer ! On a vite compris sur place que c’était le bon plan ! Il faut imaginer un petit aérodrome avec 300 personnes entassées, qui crient et râlent car les vols sont annulés. Gros stress bien palpable ! Eh oui, en hiver les vols du matin sont quasi toujours annulés pour cause de brouillard et les vols d’après-midi font ce qu’ils peuvent pour résorber les annulations du matin, traiter les réservations de l’après-midi et recevoir des groupes des agences (donc des dollars). En clair on n’est pas sûr de voler mais certain d’attendre des heures, bloqués dans l’aérodrome. On peut perdre la journée (voire plus dixit un couple de japonais furieux). Nous convenons avec les « hôtesses » d’Aeroparacas que pour nous ce sera départ avec le premier vol ou rien car j’ai 12 heures de route derrière à assurer ! Notre principe « No Flight no dollars » les chagrine un peu mais bon … il y a tant de monde ! On dort chez Anibal et sa femme (adresse Tout Pérou) et c’est la seule fois où il y a eu un sourire ironique entre le couple, à l’annonce de « Tout Pérou ». L’hébergement est correct en effet, un peu excentré, mais il y a une Cocheria à côté, donc la voiture est gardée. A savoir, si vous avez un vol tôt ou la route à faire, qu’Anibal ne sert pas les petits déjeuners tôt (on les a donc perdus). On a profité de la ville de Nasca pour voir (indispensable) le show à l’hôtel Maria Reiche au Planétarium qui est vraiment une belle synthèse sur les recherches des Lignes de Nasca (à 18H30 le film et show sont en français). La visite du Musée Antonini est aussi vraiment à recommander, la maquette du désert permet de bien voir toutes les figures traçées au sol. On est allé avec notre auto sur le site (superbe) des aqueducs de Cantalloc qui montre le génie nasca pour avoir de l’eau. Le Bolleto acheté offre d’autres visites dans le prix et on peut ainsi butiner autour de Nasca sur plusieurs spots. Il y a plein de petits restos sympas en ville, et même s’il y a beaucoup de gringos, c’est cool. Le lendemain on est debout à l’aube et à 7 heures nous sommes déjà avec notre auto à l’aéroport. Au-dessus de nous une nappe de brouillard intense fait craindre le pire. Le personnel de l’aéroport nous confirme que rien ne volera avant 11H30 / 12H00… La décision est prise, nous annulons les billets, sans perdre un Dollar. Les bus arrivent et nous leur souhaitons bonne chance d’un mouvement de main. Nous ne sommes pas frustrés car nous avons vu les lignes de Palpa, et celles de Nasca sur la route en milieu naturel, le musée, le film et sincèrement, ça nous a bien plu. Cette activité fait quand même très piège à touriste. A notre avis perdre une journée pour 20 minutes de vol, entassés comme du bétail, ce n’est pas pour nous, du moins dans ces conditions.
Du coup on a de l’avance sur le programme et on peut faire plus calmement la (très longue) route de Nasca à Arequipa la blanche. C’est plus de 10/12 heures dans le désert en passant au travers une tempête de sable, les dunes gigantesques qui glissent vers le Pacifique, les cols et les criques de l’Océan. Un arrêt le long de la faille intercontinentale, impressionnante vaut le coup ainsi que plusieurs petits spots recommandés sur les Blogs. Vraiment à part la sortie de Nasca (sale) cette route est splendide. On plaint les voyageurs de nuit. On a adoré. Certes il faut jouer à saute camion, et anticiper un peu (deux accidents de gros poids lourds dont un juste avant nous a chuté dans le ravin), mais avec un peu d’expérience ça se passe très bien et seules restent les belles images en tête. Je suis prêt à repartir demain ! Sur la route, pour dormir, manger ne ratez pas l’arrêt à Challa, l’hôtel restaurant Puerto Inca au bout d’un chemin de terre impressionnant dans une anse privée. C’est magnifique. Comme nous n’avions pas pris de petit déjeuner chez Annibal, ça tombait pile poil pour un bon breakfast. L’hôtel était … vide et pourtant, l’hospitalité péruvienne nous a servi un petit déjeuner de rêve, seuls face à la mer. Un de ces moments où je me dis que la voiture a du bon. L’arrêt déjeuner après la longue route des sables sera à Camana avec un céviche parfait, juste ce qu’il fallait pour reprendre des forces et terminer 3 heures de conduite vers Arequipa. La nuit tombe Mais ce n’est pas si dangereux qu’on le lit, et enfin Arequipa la blanche nous attend après un trajet très long mais génial ! L’entrée dans la ville est « péruvienne », il faut jouer des coudes, sans toucher les engins à côté, il faut se repérer sans GPS car les cartographies, même mises à jour, doivent changer toutes les semaines ! On crise un peu pour trouver le centre-ville sécurisé pour cause de présence du Président de la République du Pérou. Enfin on arrive à proximité du fabuleux hôtel Katari (adresse Tout Pérou), le seul sur la Plaza de Armas face à la cathédrale. Il nous accueille comme des VIP. La voiture est conduite dans un garage (gratuit), la directrice nous ouvre les portes et ses bras. Confort absolu et vue topissime. Pour se réconforter 2 Pisco Sour (c’est addictif ce cocktail). Arequipa mérite vraiment le détour et plus que la nuit d’avant la Colca ! Cette ville est hyper agréable. La température (éternel printemps) est juste impeccable, l’altitude est encore supportable, bref que du bonheur. Les incontournables à voir sont le très touchant Musée de la momie Juanita (visite en français possible) et le Couvent Santa Catalina (qu’on peut faire 2 jours par semaine en nocturne) où on peut passer presque toute la journée (les couleurs sont à tomber), la cathédrale San Francisco est plus intime. Si vous planifiez votre voyage, en Août, nous sommes tombés en plein dans les fêtes de la naissance de la ville. La venue du Président de la République du Pérou, les défilés etc. ont rajouté une ambiance de folie à cette magnifique ville.
Après deux nuits sur place on reprend la Toyota en direction du Lac Titicaca. Encore une route longue et merveilleuse. On a traversé le parc des vigognes (elles sont bien présentes), des cols, le parc des volcans en activité (ils fument grave), des lacs etc. Vraiment une très belle route. L’accident d’un 36 Tonnes qui s’est retourné bloque toute la route. C’est la foire d’empoigne et concert de klaxon ! Il y a vite des centaines de poids lourds bloqués qui s’entassent et au milieu, deux ou trois véhicules légers dont le nôtre ! On comprend qu’il n’y aura pas de dépannage possible avant des heures ou des jours. On ne voit pas bien comment on va s’en sortir et puis, la solution « péruvienne » est trouvée : les plus gros poids-lourds décident de tracer une piste en sortant de la route, écrasant les bas-côtés creusant le sable et la terre avec leurs pare-buffles, les autres camions chargés à fond la tassent en roulant au pas, et quand notre tour arrive, on roule sur une route de terre qui n’existait pas l’heure précédente sous le regard blasé des vigognes. Ingénieux, au Pérou on s’en sort toujours ! On passe l’accident, on accélère au-delà du raisonnable (pas aucun policier à l’horizon) et on récupère notre retard. Nos consignes étaient claires, rouler jusqu’à la péninsule de Capachica, là chercher la pointe de Chifron(inconnue de Google Map !) et demander la « Gorda » (la grosse) aux locaux pour planquer notre auto. Une barque doit nous attendre … Bon je le dis tout net, avant d’arriver à Capachica il faut traverser Juliaca, une ville grouillante de piétons, de tuk tuk (les pires), de camions, d’engins bizarres et routes coupées par les travaux, culs de sacs …c’est le genre d’endroit où la technologie moderne ne peut plus rien pour nous. GPS perdu, Google Map tourne en rond. Il faut donc se fier à l’instinct, à la boussole … la traversée de Juliaca c’est quelque chose ! On perd du temps mais finalement on arrive en bord de lac avant l’heure. Un conseil si vous suivez cet itinéraire, pensez à faire le plein à Juliaca. C’est la seule fois où nous n’avons pas eu de station d’essence. Il y a toujours la solution péruvienne (le bar où trainent des jerricans) mais notre loueur avait insisté, l’auto ne marche bien qu’avec du 95. Or il est plus cher et donc plus rare que les autres dérivés de pétrole. Le conseil à donner pour rouler hors des sentiers battus, c’est comme en Afrique, penser à faire le plein à la première station dès qu’on atteint le 50% de réservoir (en altitude et en mode grimpette ça pompe une auto).
On a faim et en suivant un petit panneau on arrive chez Walter, un péruvien qui parle français pour être allé vendre sa région touristique en France. Il est tard mais Walter nous concocte un déjeuner avec une vue splendide sur le lac. Merci à lui. Si vous avez besoin de dormir à Chifron dans un endroit sympa ou manger, n’hésitez pas, le site est génial, on peut laisser sa voiture en garde, et par les escaliers privés descendre sur le petit port de Chifron. Walter nous dit que « la grosse » s’appelle Christiana et qu’elle est dans la vieille ferme proche du port. On y va, tout se passe bien, Christiana nous attendait avec ses kilos en trop et son grand sourire. Elle demandera 10 sols (2 euros) pour 2 nuits / 3 jours de parking gardé…
A pied on repère le port, on tire nos bagages. A 4000m c’est déjà éprouvant ! L’heure est tardive, donc il n’y a plus de bateau public. On attend la barque privée du « El Capitan », et elle est là ! Tout Pérou avait prévenu, tout s’enchaine à merveille. On rejoint après plus d’une heure de navigation sur le mythique Titicaca, l’île d’Amantani où vit une communauté préservée. Le réseau Tout Pérou nous a mis en contact avec Ivan et Flavia, et leurs deux enfants. Cela restera une expérience unique. Je regrette de ne parler ni Quechua ni Espagnol car il y aurait tant à se dire. Mais ils savent faire partager beaucoup sans cela. Le logement est un « must » sur l’île avec une douche collective (quand il y a de l’eau) et un WC collectif (ailleurs c’est la cabane dans le jardin), pas de chauffage ni d’électricité mais une nourriture bio du jardin. Le temps passe vite, deux nuits à peine. On s’accorde avec El Capitan pour une ballade privée sur l’île de Taquile déserte et grandiose au petit matin, on laisse tomber les îles Uros trop visitées. On monte sur les sites sacrificiels de Pachamamma et Pachatata, les oreilles sifflent, le souffle est court. Les couchers de soleil sont inoubliables. Attention toutefois, à peine le soleil disparu, le Lac en hiver est une glacière. On se gèle ! pourtant le ciel du soir au-dessus du Lac est magnifique. Dans les chambres il y a 10 kilos de couvertures, mais il ne fait pas chaud ! Amantani restera un voyage dans le voyage. Merci à Ivan et Flavia, restez comme ça ! Deux nuits plus tard on retrouve donc Christiana et notre Toyota intacte. On prend la route vers Cusco. Manque de chance, il n’y a pas d’autres chemins et il faut retraverser Juliaca … mais on a connu l’aller alors on sait que cela ne va pas être simple (je vous souhaite la fin des travaux pour votre périple) et on reste zen. On passe par des endroits où jamais je n’aurai cru que ça roule (dont une voie de chemin de fer)… mais ça passe. Enfin on s’éloigne et on retrouve une route superbe. Les Andes blanches sont en perspective, les lamas, les fermes andines c’est la Pérou de toujours. Sur la route on fait un stop dans la Chapelle Sixtine des Andes. Une église remarquable, dont on se demande pourquoi elle est là ! Les photos sont interdites mais un CD photos est remis, vraiment ça vaut le coup. Au hasard de notre périple on rentre manger dans une auberge pour locaux, on fait l’attraction et recueillons des sourires immenses. Ce Ceviche de Truite sera le meilleur du voyage… on roule, on monte … les heures passent. Fatigant oui mais si peu lassant. J’en redemande. Enfin on entre dans Cusco. La circulation est dense, mais moins qu’à Lima ou Arequipa. Par contre il a plu beaucoup avant notre arrivée et certaines routes de terres sont des torrents de boue. J’évite de mettre mes roues dedans car je sais que mes pneus avant ne sont pas neufs et que je patine vite, je sais aussi que sous l’eau les bouches d’égout sont absentes …. Alors, on regarde faire les locaux, on les suit, on s’aide de Google Map et ça le fait. Après deux nuits sur le lac chez l’habitant et le confort sommaire, j’avais réservé via ma carte Accor au Novotel Cusco. C’est l’une des plus beaux sites de la ville. La chambre était merveilleuse. Surclassé en suite c’était juste royal ! L’hôtel nous a bloqué une Cocheria pour notre auto. C’est super. Les 4 nuits exquises à Cusco seront mises à profit pour se préparer au Machu Picchu. On a fait la Vallée sacrée classique. En matière de conseil, on vous dit que ça vaut vraiment le coup de se faire monter en taxi (10$) jusqu’à Tambomachay et descendre à pieds en parcourant tous les sites (Puka Pukara, Qenqo, le Jesus Christ, Saqsaywaman) et finir par le vieux Cusco. Le Routard met en garde, et sincèrement je ne vois pas où est le danger ! Tout est charmant, les communautés qu’on traverse sont artisanales, artistiques et aimables. Cette balade est géniale. Le soir un dîner bien mérité s’impose. Une des adresses de Tout Pérou « Fallen Angel » juste en face le plus prestigieux des hôtels de Cusco est incroyable ! Les prix sont au niveau européen ou presque mais quel lieu ! C’est fantastique. On prend des dizaines de photos. Les péruviens ont le sens de la gastronomie et de l’Art. Ce pays vit, et progresse. C’est un lieu incontournable rien que pour prendre un verre et sentir cette vitalité, cette envie de montrer au monde qu’on sait vivre et faire. Le lendemain avec la Toyota nous sommes allés à Pisac avec un arrêt que nous avons bien aimé au sanctuaire des animaux des Andes (visite faite avec une passionnée). On avait dû zapper la vallée de la Colcha (une autre fois) et là le survol des condors nous offre une petite compensation. Rien à voir avec la nature, mais on apprend beaucoup sur les animaux des Andes et le rapport de la population avec eux. La route de montagne est jolie, agréable et facile. A Pisac notre voiture particulière est gardée par la Police sur le parking du site. Aucun souci. Pour échapper aux hordes de touristes (ils restent peu sur les sites) nous sommes montés jusqu’au point haut (il se mérite) pour redescendre dans la vallée via les ruines de Pisara et nous sommes remontés par le sentier Inca des terrasses. Une magnifique balade à pied. Le soir repos bien mérité après un bon resto. A Cusco on peut vous recommander deux adresses : un minuscule restaurant (10 tables) PER-UK (Pérou United Kingdom) juste à côté de la Plaza de Armas. Quel restaurant ! C’est un gastro aux doux. Bien sûr on vous recommande KusyCuy pour goûter aux cochons d’inde. Service et préparation remarquables. Le soir faire attention dans les petites rues à pieds. Là j’ai vu des gars louches. Préférez rentrer par la grande rue moins pittoresque mais éclairée et mieux fréquentée.
Après 4 nuits à Cusco nous reprenons la voiture pour rouler vers Ollantaytambo, on part tôt pour pouvoir profiter du site et village avant le train réservé par Tout Pérou. Rouler dans Cusco peut être déroutant … on se retrouve dans des culs de sacs inconnus de nos outils modernes avec des escaliers condamnant les accès. Les ruelles avec les anciens caniveaux sont aussi de sacrés pièges pour les voitures … Il faut rouler prudemment, on observant bien l’auto de devant ! La route est courte pour Ollantaytambo (c’est rare). Elle est pittoresque serpentant entre les montagnes. On découvre notre hôtel (Tout Pérou), et on s’entend pour laisser la voiture dans un cocheria proche durant 2 jours et nos gros bagages (le train impose une restriction pour les bagages). Tout cela sera bien gardé, pas de problème. On part à pied visite la forteresse et on déjeune chez une jeune américaine au « Sunshine » sur sa terrasse qui surplombe la ville. Elle nous offre deux margaritas, elle est cool et on reste chez elle, au frais ou au soleil, avec de l’eau pure parfumée jusqu’au départ du Train. On avait opté à l’aller pour le Train Skydome pour la vue de la vallée de jour, et au retour, de nuit, le basique. Nous arrivons à Aguas Calientes de nuit, ambiance particulière. On voit que nous ne serons pas seul ! La sortie de la gare est folklorique, on dirait le souk de Marakech ! On ne retrouve pas notre hôte censé nous attendre. Mais on trouve tout seul facilement à pied notre Panorama B et B Hôtel tenu par un français (adresse Tout Pérou). Avant le Check In on achète un billet de bus, car on compte faire un des deux trajets à pied. La literie est super et l’accueil par Gisèle remarquable. Le propriétaire nous croisera et nous offrira un petit geste commercial sur une bouteille de vin, histoire de trinquer au Machu Picchu. A cause d’un effondrement de route, le Panorama hôtel se trouve … juste devant l’arrêt de bus pour Mapi. Donc à 3H45 on est réveillé par les premiers touristes impatients qui vont attendre les premiers bus de 5H30. Nous nous levons cool (on est sur place) et après un excellent petit déjeuner servi à 4H30 (bravo à l’équipe du Panorama) on part faire la queue. Elle est impressionnante ! Au moins 500 m ! Les 25 bus montent et descendent sans arrêt donc finalement ça dépote bien. Il faudra 45 mn pour atteindre un bus. Évidemment en bons français resquilleurs nous avons pensé sortir de l’hôtel et couper direct la file (cela s’y prête bien) mais bon on a joué les gentils touristes ! L’arrivée des bus se fait dans le brouillard très dense. Les photos dans la brume sont sympas. Un RDV avait été pris avec un guide francophone (relation Tout Pérou) mais nous avions un peu de temps à nous seuls sur le site. Le conseil du guide (judicieux) était de faire par nous même le sentier du Pont de l’Inca. Le temps de faire l’aller-retour le soleil se lève et permet THE photo du voyage… comme dans les livres, la montagne et le Machu Picchu. C’est génial. Le guide nous permet de parcourir le site intelligemment, il ne compte pas son temps 83 heures avec nous deux) et c’est agréable d’avoir la vision d’un péruvien d’origine indienne. Malgré les touristes, le site de Machu Picchu reste un « must to live », il est immense et on en profite un maximum.
Le retour à Ollantaytambo montre les deux visages des transports : les touristes avec leurs billets (hors de prix) et les locaux qui font la queue pour accrocher une place dans un wagon bondé à l’extrême. Le retour est silencieux, on a marché pas mal … la nuit sur Ollantay (hôtel Miranda Sol bon conseil de Tout Pérou) passera vite et dès l’aube, juste le temps d’un petit déjeuner et d’une dernière photo de la forteresse Inca dans les rougeurs de l’Aube, nous voilà repartis. On sait que cette dernière partie va être longue et dure. On s’attend à bouffer de la piste… des camions…
Suivant les quelques rares avis il fallait compter 4 / 5 jours sur cette route. Dans les faits on a fait en 2 nuits et 3 jours. En effet une bonne partie du trajet sur terre est aujourd’hui recouvert d’un beau bitume (fragile car par endroit il s’effondre mais bon …). Les moyennes horaires n’ont plus rien avoir. On a croisé une seule fois la police dans ces montagnes, et à la seule évocation de FRANCIA le policier il nous a laissé passer avec un grand sourire « campeones mundiales de fútbol ». Eh oui le foot est la seconde religion au Pérou ! Cette première partie de route est somptueuse, on roule au-dessus des nuages. La seule partie réellement compliquée fut la traversée d’Urubamba en travaux. Là les GPS et autre Google Maps baissent les bras. On s’est fait une méchante piste de terre avec 2000 m de dénivelés, des bords étroits, non protégés pour rejoindre une des issues. Il ne faut ne pas craindre le vide ! Mais même dans ces conditions c’est du grand spectacle. Le filtre de la clim de la Toyota est saturé de poussière, on met les bandanas pour respirer à peu près correctement. On crachera de la poussière longtemps. Parfois le chemin devient vraiment peu roulant, il faut conduire en sachant prendre les obstacles en mode Off Road, pour ne pas renverser la voiture ou se bloquer dans une ornière. C’est la seule fois où j’ai regretté un vrai 4×4, mais ça passe. Je suis certain qu’en dehors des travaux la route est très facile à faire. Après quelques heures, la traversée de deux villages perdus, on retrouve le bitume de la 3S. On s’aère les poumons avec un air frais sous un grand ciel bleu, une banane nous redonne des forces (magique la banane !) et on reprend le chemin.
Notre première halte sur la route des Highlands péruviens sera à Andahuaylas. Une pause technique pour dormir, car il fait nuit déjà. Cette petite ville n’a aucun charme, mais il y a des hôtels partout pour les camionneurs (confort local). Ils ne sont pas chers et on a la possibilité de manger chaud en ville (et on a trouvé un resto italien super bon). On peut se garer en sécurité, et ravitailler l’auto, prendre de l’eau. On dormira peu cette nuit-là, et on décollera vers 5H30. Le deuxième tronçon est magique. Exit les nuages, les grands cols nous attendent, les paysages de haute montagne, les vigognes et lamas en quantité. Que c’est beau, on ne se lasse pas. Les torrents de montagne, les élevages de truites familiaux. C’est génial. On fait un film sur les descentes, enchainant les courbes et freinages à belle allure (10 ans de rallye ça sert !) dans un paysage façon cinémascope. Il n’y a presque personne. Les kilomètres tombent et on arrive bien plus vite que prévu à Ayacucho. Pierre nous avait dit de ne pas rater cette ville. Quel bon conseil ! Ayacucho est très sympa. Peu de gringos, dans ce fief du Sentier Lumineux pointé en « rouge » par la Diplomatie Française. Une petite ville qui est le vrai Pérou. On se frotte les yeux des prix, tellement loin de Lima et Cusco … Tout Pérou n’ayant pas de demande, donc pas d’adresse à conseiller on avait retenu au Via Via (il y en a deux une sur Plaza de Armas, l’autre dans un joli Square). Ce concept « Trade Fair » est vraiment sympa : chambres de caractère dans des immeubles historiques, accueil sympa, petits messages sur l’équitable dans ce monde, souvenirs faits par des artisans sur place, glacier magnifique (hummm), cocheria, repas parfaits (3 € le déjeuner remarquable) avec vue sur la Plaza des Armes… on y serait bien resté 2 ou 3 jours. Ayacucho mérite le passage, ville historique au Pérou et en Amérique Latine car c’est là que la guerre pour l’indépendance vis-à-vis de l’Espagne a enregistré ses victoires décisives. Une ville symbole, festive, heureuse, une vraie ville locale loin de la mondialisation. On a le temps de visiter et s’imprégner d’une ambiance comme nous n’avons jamais ressenti ailleurs. Un très bel arrêt dans les montagnes. Le lendemain, on quitte à regret le Via Via, après un dernier petit déjeuner sur la terrasse face à la Plaza de Armas. On démarre tranquillement vers 7H30 pour rentrer sur Lima. J’avais imaginé faire un stop à Pisco sur ce dernier trajet mais en fait on poussera directement jusqu’à Lima. La 3S cède le pas à la 28A. La route reste belle, on croise un peu plus de monde, mais peu. La route est facile pour qui aime tourner le volant. Les cols s’enchainent 4300, 4500, 4800 m. Les oreilles bourdonnent. On aperçoit dans une vallée un semi-remorque qui est tombé. Comme du temps de la piraterie, des villageois sont accourus, à pieds, en lama, en vélo, motos et … la cargaison est dérobée en un clin d’œil. Les paysages changent, ils deviennent progressivement plus arides. Bien plus loin on voit déjà le reflet blanc des dunes du désert et le bleu de l’océan. On traverse les vignobles de la vallée desservant Pisco. Les failles géologiques sont nombreuses, la route a souffert est une voie manque parfois. Il faut ralentir. On fait une pause dans un charmant petit village (Huytara) pour un café et ravitailler. Dans la cour une jeune vigogne mâle s’approche et le dos tourné il attaque ! Coups de sabots et crachats, les vigognes sont agressives en effet … On continue de descendre, la montagne est derrière nous. Les dunes s’aperçoivent au loin, la poussière de sable se respire. La voiture avance toujours vaillamment. Elle est méconnaissable sous sa poussière !
On déjeune chez une charmante cuisinière qui propose des écrivisses fraiches (Vivero Bar juste avant Pisco), cela nous faisait envie car tant de fois on avait lu les écriteaux « Camaronès ». la taille et le goût des écrevisses sont exquis. Un bon plan. Plein de forces retrouvées, on décide d’annuler la réservation de l’hôtel à Pisco et d’avancer pour avoir un jour de plus sur Lima. Trois heures plus tard nous y sommes. La voiture est garée à Miraflorès. Il nous reste 2 nuits et presque 2 jours …
Je rendrai la voiture, lavée (on ne la reconnaissait plus !) sans une bosse, avec 4000 km de plus au compteur chez Hertz Miraflores. J’ai préféré m’en défaire un peu plus tôt pour rejoindre l’aéroport tranquillement le lendemain. Je n’avais pas envie de gérer les formalités de location juste avant un décollage. L’accueil chez Hertz fut sérieux, professionnel, sans souci. La caution est restituée immédiatement (15.000 $ ouf !)…
Lima nous attend à pied, ses musée, ses derniers Pisco, ses ruines peu visitées de Huaca Pucllana et Barranco dont on ne se lasse pas …
C’est terminé. Laurent nous rejoint pour un aurevoir le dernier jour. On papote heureux de se dire, de raconter. Les dernières photos « pouces levés » ou banderole en travers cachent nos yeux qui pétillent encore, qui s’humidifient légèrement car il faut rentrer. Ce voyage était magnifique et c’est un grand voyageur qui le dit, rouler au Pérou c’est extraordinaire et ça mérite tous les efforts. Alors si tourner le volant ne vous effraye pas, pensez-y avant de planifier votre séjour, vous ne le regretterez sans doute pas.
Thierry et Marie
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Commentaires
Merci à vous pour ce super récit. Nous partons visiter le nord du Pérou en mai prochain et comme vous, nous avons fait le choix de réserver une voiture pour voyager à notre rythme et en totale liberté et votre récit conforte notre idée. Nous avons également fait le choix d’être assistés par Tout Perou et espérons rentrer aussi enthousiaste que vous. Jusqu’ici, nous ne pouvons que nous louer de leur réactivité et de leurs précieux conseils.
martine & pierre
Bonjour, merci pour ce retour d’expérience. JE prépare notre voyage au Pérou pour Septembre 2020 (15 jours) et je suis heureuse de voir votre récit car c’est tout à fait ce que je recherche, location voiture pour visiter en toute liberté.
Tous vos conseils me seront bien utiles.
A bientôt
LAure
Message à MATPHILO
Bonjour et merci pour le post.
Je ne sais pas si ma réponse vous parviendra. Le Blog m’envoie facilement les messages déposés suite à notre publication, y répondre n’est pas simple ! J’espère que vous aurez ces infos.
Dans le récit il y a beaucoup d’infos car j’en manquais cruellement. Les expériences de conduite au Pérou sont peu nombreuses.
Et pourtant quel souvenir.
Bien sûr il faut un peu oser pour prendre la voiture au Pérou, même si on a bien l’habitude des locations dans le monde, mais les efforts sont récompensés. Nous n’aurions pas fait le même voyage en Bus. Dire que les bus font la route de nuit pour arriver/partir d’Arequipa … c’est passer à côté de déserts magnifiques (le Paris Dakar ne s’y était pas trompé). Ne pas avoir constamment les bagages avec soi est une vraie liberté. Bref, personnellement j’adore les road trips partout dans le monde. Sans généraliser, voilà les points à surveiller si on veut conduire au Pérou :
– l’auto est louée (même auprès de loueurs sérieux) mais à l’arrivée pas de voiture ! Donc le projet tombe à l’eau donc on propose une voiture disponible … plus chère. C’est un grand classique et j’y ai eu droit. A leur décharge, les voitures tombent en panne, les distances sont grandes donc la gestion de leur maigre parc et compliqué. On rajoute à cela la possibilité de se faire quelques dollars et c’est le piège. Cela se sécurise : on appelle avant, on emaile, et on crie très fort. Moi les cris ont bien marché et 45 mn après ils avaient trouvé une auto conforme. Chez HERTZ en pleine ville (éviter l’aéroport).
– les assurances sont le second piège. Bien contrôler cela avant et ne prendre que l’indispensable. Du coup moi j’ai eu droit à 15,000 USD de caution (on fait gloups quand un reçoit un email de sa banque annonce qu’une autorisation de débit de 15,000 a été accordée). Au retour, il ne faut partir que lorsque la caution est DEBLOQUEE. Donc pas la laisser sur un parking à la mode française avec le mail qui suit.
– le contrôle de l’auto est PRIMORDIAL. Il faut se prendre 30 mn pour TOUT contrôler, l’eau, l’huile, les pneus, les essuis-glaces (essentiel sur les pistes), le parebrise, le pot, les cardans, les phares, la roue de secours et le cric en état, les fermetures portes et neiman (elles ont souvent été fracturées ces voitures). Les autos sont très âgées même chez les grands loueurs.
– Non, les routes sont bien roulantes, une bonne japonaise fera l’affaire, inutile de payer un 4×4.
– La police : TOUTPEROU vous expliquera. Dans les faits je n’ai rien payé, malgré plusieurs contrôles. Cela se joue à la fermeté, duel de regard etc. Jamais nous n’avons eu le sentiment d’être en danger avec ces policiers péruviens mais j’avoue que ça agace. Une fois par contre c’était un bon moment (juste avant Ayacucho trés surveillé car le territoire historique du Sentier Lumineux) car la France est championne du monde de foot et ça c’est important pour eux, le foot est une religion. Il faut en jouer.
– les vols : on peut se garer partout pour quelques sous, ne pas lésiner, ça sécurise (mention spéciale pour le réseau TOUT PEROU et « la Gorda » sur les rives du Titicaca qui a gardé notre auto 3 jours (un endroit inconnu de Google oui ça existe).
– l’essence : on en trouve presque partout et les péruviens sont très débrouillards pour dépanner.
– la conduite, elle est TRES macho, le plus gros à raison. Et les camions … sont gros ! Il faut y aller au culot, toujours et s’imposer vite fait sinon on ne passe jamais un carrefour. En montagne sur les pistes il faut faire attention, mais ce n’est pas les routes de l’apocalypse qu’on m’avait annoncées.
Voilà sinon le passage de cols plus hauts que notre Mont Blanc on a le métabolisme pour ça ou pas. Ma femme a deux reprises était plutôt mal. Moi rien.
Le plus beau souvenir restera pour nous la route (longue) du retour en Cuzco à Lima par le Nord. Ayacucho est simplement une ville qu’on a laissé à regret, Pas de touristes sur cette route, moins de monde donc pas de pollution. Nous le conseillons, nous avons découvert « notre » vrai Pérou sur cette route. L’avion est rapide, mais on survole ce qui est pour nous un magnifique souvenir. Le timing est indiqué, le faire sera sans regret. Quelle route !
Trés bon voyage.
Thierry et Marie
Bonjour,
Tout d’abord, j’aimerais vous remercier pour votre retour d’expérience. Il est difficile de trouver des infos sur le self-drive au Pérou.
Je dois dire que vos conseils ne donnent pas vraiment envie de louer une voiture au Pérou. Trop tard pour nous, nous avons loué une voiture pour mai-juin.
La voiture louée qui n’est pas dispo, c’est vraiment une arnaque. Est-ce courant ou n’avez-vous juste pas eu de chance? La gestion de leur maigre parc, les voitures qui tombent en panne, etc. ce n’est finalement pas le problème du client.
Nous avons loué un 4×4 en Bolivie en 2019, voiture impeccable, aucun soucis. Elle a résisté aux pires pistes du Sud Lipez. Bref, si cela est possible en Bolivie, ça doit également être possible au Pérou.
En ce qui concerne les parkings sécurisés, je suis d’accord avec vous. Nous allons aussi voir voir avec Tout Pérou pour trouver un endroit sûr au lac Titicaca.
Pour la police, c’est effectivement un problème.
Pour les assurances, selon si on a une assurance avec sa carte de credit ou autre, il faut peut-être envisager de faire baisser la franchise ou opter pour une franchise à 0. Sans cette option, la caution est souvent très élevée. Pareil en Bolivie, en Afrique australe… En Namibie, nous avons même eu une caution de 2500 $.
Personnellement, je trouve la différence de prix pour avoir une casco complète avec 0 franchise pas exagérée. Nous avons opté pour cette solution (loueur Alamo).
Contrôler la voiture est effectivement indispensable, mais je n’aurais pas pensé de contrôler l’huile, l’eau et les essuies-glaces. Merci pour le conseil.
Vous écrivez que les routes sont roulantes, inutile de reserver un 4×4. Je pense que ça dépend des routes et pistes qu’on pense emprunter. En louant une voiture, nous voulons profiter de sortir un peu du circuit habituel. Pour nous, le 4×4 est indispensable, j’ai même peur qu’il ne soit pas à la hauteur, étant donné que c’est plutôt un SUV 4×4.
Meilleures salutations
Carmen
Bonjour Carmen,
Pour ce qui est de chance ou pas chance c’est un facteur en effet, mais me concernant j’ai énoncé des faits. Mon loueur était sous logo d’une marque très connue (HERTZ N°1). J’avais consulté beaucoup de blogs anglophones sur les locations et cette « menace » était relatée. J’y ai eu droit, à leur décharge la période était chargée. Qu’en bien même « ce n’est pas le problème du client »… certes mais à l’impossible nul est tenu. Une auto en panne à CUZCO mettra 3 jours pour revenir et le stock ne permet pas de faire face (je dis cela car après en être presque venu aux mains avec Luis le patron, on est devenu plutôt bien copain et il m’a expliqué ses problèmes). Il ne s’agit pas d’en faire une généralité pour autant, mais en étant prévenu (c’est le but de mon message) je vous suggère de contactant votre louer ALAMO avant, pour lui expliquer combien vous serez vigilent à disposer de LA voiture réservée à la date réservée et aux conditions du contrat. Je pense qu’ainsi on réduit les risques. Moi je n’avais pas fait et du coup j’ai dû gueuler trés fort sur place. Mon 1,90 et 90 kg ont aidé sans doute à trouver vite la solution, mais ce n’est pas cool de commencer ainsi. Pour les assurances, bien évidemment que les assurances des cartes haut de gamme couvrent très bien (j’ai une AMEX PLATINUM) mais pour le loueur local, ça ne marche pas ainsi. En clair pour eux, vous êtes assurés chez eux via les assurances du réseau péruvien ou non. Si vous voulez user des garanties de votre carte ils vous demandent de décliner tout, et si il y a un souci votre caution les couvre. Charge au client de se faire rembourser par AMEX (ou VISA etc.). J’avais beau avoir les contrats en espagnol décrivant les assurances de ma carte etc. ce point était non négociable : on prend leurs assurances (qui doublent le prix) ou on les décline et ils se couvrent. Dans mon cas j’ai décliné et donc la caution a été du prix de l’auto : 15,000 USD. Ce n’est pas de « l’arnaque », il faut savoir que mon agence HERTZ LIMA n’était pas HERTZ mais une agence sous franchise HERTZ. Donc les services habituels de chez HERTZ (type service GOLD, 5 stars etc.) ne sont pas proposés. HERTZ France m’avait confirmé ce point. Du coup on ne peut se servir des accords entre HERTZ Monde et les grands systèmes bancaires. En tant que PME le loueur local se couvre. Logique. Le plus simple est donc de bien prévenir sa banque pour qu’en cas de demande d’autorisation de débit venant de votre loueur, elle ne s’oppose pas (autorisation de débit ne veut pas dire retrait d’argent mais juste qu’une caution est mise). Encore une fois mon expérience ne vaut pas généralité, mais en tant que grand voyageur, c’est la première fois que j’avais un tel débit. A intégrer et c’est gérable. Au retour par contre, je suis parti la caution libérée (d’où mon conseil de restituer la voiture au lieu de prise si possible et en présence d’un responsable). Pour le Lac Titicaca, l’adresse de Tout Pérou a du charme (ce n’est pas un parking VINCI LOL) et c’est fiable. Je serai curieux de vous lire au retour. Le 4×4 sera un confort sans doute, mais sincèrement le Pérou que j’ai découvert durant plus de 4000 kilomètres est roulant. Vous serez surpris de voir ce qui roule et où ça roule ! On se fait très vite à la piste, on apprend vite « à la lire » et ça passe toujours. Les autos sont bien réglées pour rouler en altitude bref ça a été la bonne nouvelle (ancien pilote de rallye j’avais un peu d’inquiétude). Maintenant si vous voulez faire de la dune, c’est sûr que le 4 x 4 est impératif, personnellement j’ai évité le Off-Road. Vous nous raconterez la traversée de JULIACA si c’est toujours la même galère. Mais au final quel souvenir ! Bon voyage.
Thierry et Marie
Bonjour Thierry et Marie,
Pour les assurances, bien évidemment que les assurances des cartes haut de gamme couvrent très bien (j’ai une AMEX PLATINUM) mais pour le loueur local, ça ne marche pas ainsi. En clair pour eux, vous êtes assurés chez eux via les assurances du réseau péruvien ou non. Si vous voulez user des garanties de votre carte ils vous demandent de décliner tout, et si il y a un souci votre caution les couvre. Charge au client de se faire rembourser par AMEX (ou VISA etc.).
C’est effectivement comme ça partout. Même si on a une assurance pour la location de voiture (carte de crédit ou autre) il faut payer la caution. On peut comprendre le loueur, il ne peut pas être sûr que l’argent rentre en cas de problème. Nous n’avons jamais eu de soucis pour le déblocage de la caution, même dans des pays comme l’Afrique du Sud, la Namibie, la Bolivie… En Namibie, notre caution était de 2500$, donc très élevée.
Le plus simple est donc de bien prévenir sa banque pour qu’en cas de demande d’autorisation de débit venant de votre loueur, elle ne s’oppose pas (autorisation de débit ne veut pas dire retrait d’argent mais juste qu’une caution est mise).
Effectivement, il est de toute façon toujours mieux de prévenir sa banque avant de partir. Selon les pays, il peut arriver qu’ils bloquent la carte.
Encore une fois mon expérience ne vaut pas généralité, mais en tant que grand voyageur, c’est la première fois que j’avais un tel débit.
Pourtant, pour les location de voiture, c’est très courant. Mais ça dépend peut-être dans quels pays vous avez loué vos voitures.
Au retour par contre, je suis parti la caution libérée (d’où mon conseil de restituer la voiture au lieu de prise si possible et en présence d’un responsable).
Oui, c’est certainement plus prudent quand on peut. Mais, ce n’est pas toujours possible et parfois, ils veulent aussi laver la voiture, chassis compris, avant de libérer la caution. Ceci nous est arrivé en Bolivie, mais aucun soucis, l’agence (petite agence bolivienne à Sucre) était très correcte. Nous avons souvent loué une voiture dans un endroit et nous l’avons laissé dans un autre. Par exemple, prise de la voiture en Namibie et ils sont venus la récupérer au Botswana. Pour le Pérou, nous la louons à Arequipa et la laisserons à Cusco.
Le 4×4 sera un confort sans doute, mais sincèrement le Pérou que j’ai découvert durant plus de 4000 kilomètres est roulant. Vous serez surpris de voir ce qui roule et où ça roule !
Je veux bien croire que ceci ne posait aucun problème sur votre itinéraire. Par contre, pour certaines pistes que nous allons emprunter, on nous a clairement conseillé un 4×4. De plus, je me vois mal traverser des gués avec une petite voiture.
Vous nous raconterez la traversée de JULIACA si c’est toujours la même galère.
En allant au Titicaca, nous ne traverserons pas la ville. Il existe une piste qui permet de couper avant. Ce n’est peut-être pas plus rapide, mais certainement plus agréable. Pour le trajet Titicaca-Cusco, nous ne savons pas encore si nous allons reprendre la piste ou traverser la ville. On verra sur le moment. Nous aurons aussi plus de temps que vous, pour faire ces trajets. 20 nuits sur place, dont 3 entre le lac Titicaca et Cusco.
D’ailleurs, je vous conseille Maps.me comme GPS. Bien mieux que Google Map.
Je serai curieux de vous lire au retour.
Je fais toujours un carnet de nos voyages sur un forum bien connu (VF). Vous aurez donc la possibilité de lire notre périple.
Bon voyage.
Merci! Je vous souhaite aussi de très beaux futurs voyages.
Carmen