Carnets de voyage !

Comme souvent les bons plans se passent entre voyageurs, j’ai eu la chance d’hériter du contact de Toutperou. Après quelques emails avec Carole basée à Lima, j’ai rencontré Alice à Cusco puisque j’y étais aussi. Elle a organisé le voyage sur l’île de Ticonata relaté plus bas et je lui en suis très reconnaissant. Mais ce n’est pas tout, elle m’a aussi fait visiter une partie de Cusco et ses marchés, découvrir divers plats locaux (ceviche, lomo saltado, caldo de gallina), pâtisseries faites-maison (gelée multicolore, gâteau au chocolat, dulce de leche), jus succulents (mention spéciale: carottes-gingembre) et j’en passe. Je garderai d’ailleurs un très bon souvenir de ce passage à Cusco, ou je serais volontiers resté plus longtemps, terminé autour d’un thé épicé!

13 septembre 2014
Nous sommes donc partis depuis Cusco, une amie et moi, direction Puno par bus de nuit. Arrivés vers 5h, nous prenons un petit déjeuner à la gare routière. Vers 6h nous allons prendre un collectivo direction Capachica. Il est plein de locaux. Pas un touriste. Le paysage est plaisant, le « revêtement de la route » un peu moins, et le collectivo se vide gentiment chemin faisant. Nous sommes les derniers à descendre à Capachica après une bonne heure de trajet. Nous prenons alors un mototaxi qui emprunte une route en terre bosselée au possible descendant jusqu’au « port » de Chifron ou notre hôte doit venir nous chercher.

La rencontre avec ce fameux Lac Titicaca est intrigante. En effet, retrouver un lac si haut n’est pas chose commune. Nous sommes à 3’810 mètres au dessus du niveau de la mer. Le lac s’étend à perte de vu entre les terres et différentes îles nous faisant face. Notre hôte n’étant pas très ponctuel, nous avons le temps d’observer le va-et-vient des bateaux transportant de tout et de rien en direction des îles avoisinantes. Entre autres, quelques portes d’entrée, une armoire, 50 caisses de bières, de la nourriture, etc. On apprendra même par une gentille petite dame, passagère d’un de ces bateaux, qu’il y aura un mariage le lendemain sur l’île de Amantani.

Après un peu d’attente notre hôte arrive et nous partons sur sa petite barque à moteur direction l’île de Ticonata. Une demi-heure de trajet accompagnée d’une petite houle et nous voilà arrivés à bon port. L’île, qui fait un peu moins de 3 hectares, compte 15 familles réunies en association. Verte et rocailleuse à la fois elle a un charme naturel. La présence de petites huttes faisant office de chambre à coucher renforce encore plus le côté authentique de l’expérience que nous vivons. Nous sommes bien loin des lieux peuplés de touristes, à des années lumières à vrai dire.

Nous sommes accueillis à l’endroit ou nous dormirons et passons à table pour le dîner dans le bâtiment ou se trouve la cuisine. Le soleil rend le début d’après-midi particulièrement plaisant au milieu de cet endroit si particulier.

Un local d’une soixantaine d’année nous accompagne découvrir la surprise dont nous avait parlé Alice. Assez surprenante (la surprise) et propice à quelques cauchemars nocturnes pour les plus sensibles. Après quoi nous partons seuls pour un tour de l’île. Nous montons tout d’abord en son point culminant ou se trouvent les restes d’une ancienne maison datant d’il y a quelques siècles certainement. La vue y est imprenable et le jeu de couleur sur le lac et les montagnes avoisinantes est splendide. Nous parcourons l’île et nous arrêtons au haut d’une falaise surplombant le lac puis au bord d’un champ afin de parler avec un local aidant sa femme à planter des légumes. Finalement nous retournons au bâtiment ou nous souperons et dormirons cette nuit. La balade aura duré quelques 2 heures et nous aura fait découvrir cette petite île au charme certain.

Le jour se couche assez vite et nous soupons vers 19h. Les locaux n’ont pas l’air d’avoir l’habitude de se mêler avec les invités mais nous avons la chance de partager notre souper avec notre guide du jour et sa petite fille de 8 ans. Les femmes, elles, resteront à la cuisine. Un certain froid et l’obscurité ambiante nous poussent assez rapidement dans nos huttes pour prendre possession de nos lits. Il est 21h, il fait un peu froid et le site s’endort.

14 septembre 2014
Ce matin le soleil tape et nous réveille assez tôt. La nuit a été froide mais les 3 couvertures que possède chaque lit ont bien fait leur travail. Vers 8h nous prenons un bon petit-déjeuner avant de préparer nos sacs pour quitter l’île.

Nous remercions les locaux qui nous ont bien accueilli, faisons une photo de groupe et départ en barque à moteur pour retourner sur la terre ferme. Une fois déposés nous marchons à travers champs et rejoignons une petite route en terre sur laquelle passent quelques collectivo qui rejoignent Capachica. La plupart sont bondés car c’est jour de marché. Nous réussissons à monter à bord d’un d’entre eux. Les quelques gringos attirent l’attention des passagers, uniquement locaux. Mais toujours de façon amicale avec un « buenas » ou autre forme de politesse. Les femmes avec leurs habits hauts en couleur et leurs bébés en bandoulière, les hommes avec leur visages et mains marqués par le travail de la terre, le langage quechua utilisé pour communiquer entre eux, rappellent aux occidentaux que nous sommes que nous venons de vivre une expérience unique, inoubliable et surtout authentique dans un cadre qui nous aura offert un dépaysement total.

Nous arrivons à Capachica, marchons à travers la rue animée du marché dominical et prenons un collectivo pour Puno. Fin de l’histoire. On n’oublie jamais rien, on vit avec. Muchísimas Gracias à l’équipe de TOUTPEROU d’avoir rendu cela possible!

Luca Carsana
Voyageur autour du monde
(InstaGram: @carsana_luca)