Du 29 Novembre au 07 Décembre 2011
Une fois la frontière de Tina passée, nous filons vers Piura, ville de plus de 250 000 habitants où nous espérons pouvoir effectuer des courses mais aussi acheter une carte du Pérou.
Nous traverserons des alternances de rizières, de champs à perte de vue de canne à sucre, de champs de manguiers, mais pour un premier contact avec ce pays ce qui nous frappe le plus c’est la saleté. L’approche des villages est ornée de tas d’immondices et de sacs plastiques, à croire que le ramassage des ordures n’est pas encore rentré dans les moeurs de ce pays.
Pour nous rendre au centre de Piura dans l’espoir de trouver une carte, nous prendrons notre baptême de moto-taxi. Une expérience en soit, mais un moyen rapide de locomotion. Notre recherche sera infructueuse, nous ferons avec.
Si l’état général de la Panaméricaine est relativement bon, il n’en n’est pas de même des villes, un vrai calvaire. revêtement qui a du exister, ornières, poussière et pour combler le tout, le danger permanent des plaques d’égouts absentes ! Il faut donc rouler à 5-10 km/h et avoir les quatre yeux rivés sur la chaussée, heureusement il y a le co-pilote. Autre difficulté, l’orientation, les panneaux indicateurs n’existent pas, il faut s’arrêter tous les 200 m pour demander son chemin et tomber sur une personne apte à fournir une direction tant soit peu correcte.
Pour rejoindre Tucume, nous traversons le Sechura balayé par le vent, quelques lagunes colorées cependant contrastent avec les étendues désertiques.
Nous croiserons un combi wolgswagen. Un français et sa compagne qui s’arrêteront et feront demi tour pour discuter un petit moment en partageant un pastis bien frais !
Notre séjour sur la côte nord du Pérou restera également culturel et nous visiterons les sites archéologiques des civilisations précolombiennes Moche (100 av JC – 800 ap JC), Sicàn (750 à 1375 ap JC) et Chimù (850 à 1470 ap JC). La civilisation Inca quand a elle n’aura été que de courte durée (1300 – 1572 ap JC).
Première halte à Tucumé qui fût la dernière capitale Sicàn, site où l’on devine la forme de 26 pyramides en adobe sur plus de 200 ha. Heureusement que le musée nous montre une maquette du site ! Aucune découverte de sépulture spectaculaire n’a été faite sur ce site.
Le lendemain nous ferons des visites beaucoup plus intéressantes avec la visite du musée de Lambayeque, « Museo Tumbas Reales de Sipàn ». L’édifice est une pyramide semblable aux temples Moche, la visite commence au deuxième niveau et tout au long du parcours on peut y découvrir la splendeur des trésors découverts sur le site de Sipàn, mais surtout la sépulture du « Senor de Sipàn ».
Ce musée permet aussi d’apprécier le travail colossal de fouilles et de restauration qui ont été effectuées. Une visite très enrichissante qui nous permet de mieux appréhender la visite du site de Sipàn le lendemain où l’on peut non seulement y voir le travail d’excavation mais aussi la superposition des constructions au fil des siècles qui ne faisait in fine qu’une seule pyramide. (je ne saurai que conseiller d’effectuer la visite du musée avant d’aller sur le site).
Malheureusement photos et vidéos sont interdites au musée de Lambayeque et on ne peut même pas acheter un DVD à la sortie.
Heureusement sur le site de Sipàn il y a un petit musée où l’on peut photographier les reproductions.
Il a été découvert sur ce site plus de 15 tombes appartenant à des époques différentes, toutes ont révélé des trésors archéologiques d’une importance capitale pour la connaissance de cette civilisation. Et tout cela sous des tas d’adobe décomposé pas le temps. Une prouesse archéologique hors du commun qui fût initiée en 1987 par Walter Alvan, archéologue péruvien. Un grand merci à son travail remarquable.
Notre bivouac sur le parking du site sera agrémenté le matin par la visite de la police locale très curieuse de notre Casot.
A une soixantaine de kilomètres à l’est de Sipàn, se trouve la « Réserva Ecologica de Chaparri », un peu de nature pour aérer notre cerveau ne peut pas nous faire de mal.
L’intérêt de cette réserve est d’avoir la possibilité d’y rencontrer des ours à lunettes, rare place sur la planète.
Arrivée à Santa Catalina (cette réserve est en effet privée et appartient à la communauté), nous prenons nos billets d’entrée (Sole 10/per) et nous attendons le guide obligatoire (Sole 50). Je questionne bien l’hôtesse d’accueil sur l’état de la route pour rejoindre la réserve qui est en fait à 12 km du guichet d’entrée.
Après une demie heure de conduite difficile sur une piste qui s’élève dans la montagne, je décide de faire demi tour pour préserver notre vaillant Casot et d’opter pour rejoindre la réserve en taxi.
Nous rejoignons donc Chongoyape pour prendre un moto-taxi (double transmission – Sole 60) qui nous conduira en une heure et demie de « souffrance » à l’entrée de la réserve.
Notre jeune guide Vincent nous rassure en nous expliquant qu’en fin d’après midi, les animaux sont plus nombreux. En effet, nous aurons la possibilité de voir les fameux ours à lunettes, en liberté mais aussi en période de réintroduction (le braconnage est malheureusement encore courant avec cette espèce en voie d’extinction), des familes de pécaris et des biches, ainsi qu’une multitude d’oiseaux.
Malgré ce périple aller – retour éprouvant pour nos vieux os, nous ne garderons qu’une image sensible de ces animaux . Préservons les !
Après cette halte nature, nous reprenons la direction de la côte vers Pascamayo, petite station balnéaire, havre des surfeurs.
Après s’être renseigné auprès de la police locale de Pascamayo sur la situation à Cajamarca, nous enchaînons en direction de ce berceau minier afin de voir la possibilité de rejoindre le site de Kuéluap, site précolombien qui n’a d’ égal que le Macchu Picchu.
Ici nous ne parlons pas de cuivre ou de fer, mais d’or. ORICA est la société d’exploitation de la mine de Yanacocha, qui est une des plus profitables au monde, mais qui malgré de nombreuses promesses, continue de polluer les cours d’eau, ressource indispensable aux agriculteurs, éleveurs environnants.
Entre les problèmes de pollutions récurrents et le mécontentement des ouvriers, le milieux est explosifs. Depuis environ deux semaines, les mouvements de manifestations ont repris et la ville est en effervescence. Le long de notre ascension vers San Pablo pour rejoindre Cajamarca, nous pourrons effectivement constater que de nombreuses barricades de pierres ont été disposées sur la chaussée et partiellement retirées. Renseignements pris à San Pablo avant notre descente sur Cajamarca, demain c’est Dimanche et ça va bouger !
En effet, le lendemain matin, la ville est quadrillée de forces militaires prêtent à en découdre avec les manifestants qui arrivent par bus entier à la Plaza de Armas.
Notre bon sens nous fera oublier nos projets de rester dans le coin quelques jours et nous rebroussons chemin vers la côte, déçus de cette issue, mais rassurés de ne pas avoir été bloqués par les manifestants. Nous et notre Casot représentons à leurs yeux la richesse capitaliste acquise de leur exploitation (à commenter !)
La descente vers la côte se fait par une route superbe qui nous fait découvrir tout au long de ces 4 000 m de dénivelé des paysages splendides.
La route est ponctuée de villages, aujourd’hui c’est Dimanche et l’activité y bat son plein. Les villageois sont endimanchés, les hommes sont à la bière alors que les femmes avec leur enfant sur le dos sont au marché. Culture machiste par excellence !
Nous rejoignons la station balnéaire de Huanchaco où par le pur hasard nous trouvons un RV Park, notre dernier camping date du Mexique (05 Septembre – au nord d’Accapulco !). L’endroit est relativement restreint et à notre plus grande surprise nous retrouvons installés, Emilie, Fred et oscar que nous avions croisé à deux reprises (Zapaquira et Alausi), que le monde est petit.
Nous profiterons de ces deux soirées pour prendre le temps d’échanger sur nos expériences, mais aussi de passer un agréable moment en compagnie d’un couple de hollandais (Marrian et Henk) qui visitent le monde en pointillé en fonction de la disponibilité de Marrian depuis plus de 17 ans avec un Toyota Land Rover aménagé d’une cellule.
Afin de nous dégourdir les jambes, nous irons à la découverte du site de Chan Chan en vélo.
Chan Chan a été la plus grande citée précolombienne d’amérique du sud et la plus vaste citée en adobe de la planète découverte à ce jour. Elle devait accueillir plus de 60 personnes à l’apogée de l’Empire Chimu. Les richesses de cette citée ont été pillées à l’arrivée des Conquistadors qui n’ont quasiment rien laissé des ces témoignages.
El Nino a lui aussi contribué à la destruction de cet ensemble au cours des siècles.
Aujourd’hui plus de cinq kilomètres de murailles ont été restaurées, ainsi qu’un quartier entier de ce site gigantesque, le palais Tschudi (archélogue suisse). La visite du musée sera rapide car ce dernier n’offre vraiment aucun intérêt. Quand au site de Huaca Esmeralda à quelques pas du musée et située en plein milieu des habitations, il n’offre lui non plus pas un grand intérêt.
Le retour vers le camping sera plus rapide car le vent du sud est avec nous.
Notre séjour culturel se poursuivra le lendemain par la visite du site du Temple de la Lune (Huaca de la Luna). La visite commence par le musée qui nous montre une très belle exposition de céramique, mais surtout une maquette originale en bois de la place des cérémonies.
Le site quand à lui ne peut se visiter qu’avec l’assistance d’un guide. La pyramide du Temple de la Lune est en fait une succession de cinq pyramides édifiées à des époques différentes que les excavations mettent en valeur. La grandeur de ces édifices montre la puissance de cette civilisation Chimu à son apogée et on a du mal à imaginer la quantité de briques d’adobe qui a été nécessaire à leurs édifications.
La fin de la visite nous fait découvrir une partie presque intacte et colorée de la face d’entrée du Temple, de là où nous sommes nous ne pouvons que nous projeter dans le temps et imaginer le faste des cérémonies durant lesquelles les sacrifices humains étaient perpétrés pour invoquer les dieux à de meilleures récoltes !
Avant de rejoindre la Cordillère Centrale, nous ferons une halte sur le site de Sechin pour y découvrir une construction en pierre, dont les murs extérieurs sont ornés de sculptures de guerriers et de captifs.
Source: http://los-catalamericanos.fr/topic/index.html